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Le camp de Laurent Gbagbo juge "inacceptables" les menaces de la Cédéao

L’étau se resserre autour de Laurent Gbagbo. Vendredi, la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a menacé de recourir à la force pour le déloger du pouvoir. Une initiative jugée "inacceptable" par son camp.

Le gouvernement de Laurent Gbagbo a jugé "inacceptable", ce samedi, la menace de recours à la force brandie la veille par la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), si le président sortant ne cède pas le pouvoir à Alassane Ouattara.

"Nous sommes surpris que, pour un contentieux électoral, il y ait tant d'escalade en matière de sanctions et de prises de positions contre la Côte d'Ivoire", a déclaré Ahoua Don Mello, porte-parole du gouvernement de Laurent Gbagbo, lors d'une interview accordée à RFI. "Cela est inacceptable", a-t-il ensuite ajouté devant un journaliste de l'AFP, en dénonçant "un complot international dirigé par la France contre la Côte d'Ivoire".

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"un complot occidental dirigé par la France"
Le camp de Laurent Gbagbo juge "inacceptables" les menaces de la Cédéao

Vendredi, les 15 pays membres de la Cédéao ont clairement formulé la menace d’écarter par la force Laurent Gbagbo, qui se maintient à la présidence de la Côte d'Ivoire malgré les appels répétés de la communauté internationale. "En cas de rejet de cette demande non négociable, la Communauté n'aura d'autre choix que de prendre toutes les mesures nécessaires, y compris l'usage de la force légitime, pour réaliser les aspirations du peuple ivoirien", a averti l'organisation. C'est la première fois depuis le début de la crise née au lendemain du second tour de la présidentielle du 28 novembre que Gbagbo, déclaré vainqueur par le Conseil constitutionnel dirigé par l'un de ses proches, est directement sous la menace d'une opération militaire destinée à le renverser.

"Un dialogue est toujours possible"

 "C’est une très mauvaise nouvelle pour le camp Gbagbo même si, du côté du porte-parole de son gouvernement, on estime qu’un dialogue est toujours possible", précise Pauline Simonet, envoyée spéciale de FRANCE 24 en Côte d’Ivoire.

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"Pas de répit en cette journée de Noël"
Le camp de Laurent Gbagbo juge "inacceptables" les menaces de la Cédéao

  Au terme du sommet des chefs d'État à Abuja (Nigeria), la Cédéao a annoncé l'envoi prochain d'émissaires dans le pays. "Le camp Gbagbo espère pouvoir faire changer d’avis la Cédéao en brisant l’unanimité et en tentant de convaincre certains pays réticents de ne pas envoyer des forces en Côte d’Ivoire", explique Pauline Simonet.

Selon Mamadou Diouf, professeur d'histoire africaine et directeur de l'Institut d'études africaines à l’université de Columbia, aux États-Unis, "la Cédéao peut se donner les moyens d’intervenir en Côte d’Ivoire avec l’appui des Nations unies" dans la mesure où le processus électoral avait été initié et supporté par la communauté internationale. Cette dernière, "se doit de prendre ses responsabilités afin d’éviter un bain de sang (…), d’autant plus que, pour la première fois, les chefs d’État africains ont pris clairement position sur une question électorale", a-t-il poursuivi.

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