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Des manifestations anti-Berlusconi dégénèrent après le vote du Parlement

Par 314 voix contre 311, les députés italiens ont rejeté la motion de défiance à l'encontre du président du Conseil Silvio Berlusconi. Des dizaines de jeunes, manifestant dans les rues de Rome contre le Cavaliere, ont été interpellés.

Alors que Silvio Berlusconi sauvait son poste in-extremis en obtenant la confiance du Parlement, ce mardi, la ville de Rome a été le théâtre d'affrontements violents, entre manifestants armés de projectiles et de pavés et forces de police employant des grenades lacrymogènes. Une dizaine de jeunes ont été interpellés, une quarantaine de manifestants ont été blessés et une vingtaine d'entre eux ont dû être hospitalisés. Ces étudiants et manifestants se sont oposés aux forces de l'ordre pour dénoncer la politique de Silvio Berlusconi, et s'ériger contre le vote du Parlement permettant au Cavaliere de conserver la présidence du Conseil.

À l’issue d’une séance à suspense à la Chambre, les députés ont en effet réitéré leur

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"Il va être très difficile pour Berlusconi de gouverner."
Des manifestations anti-Berlusconi dégénèrent après le vote du Parlement

confiance au président du Conseil. D’une très courte tête (314 votes en sa faveur, 311 contre et 2 abstentions), son gouvernement échappe à une chute, que beaucoup lui promettaient quelques heures encore avant le début du vote fatidique.

Attaquées de toutes parts, les troupes du Cavaliere semblaient en effet être en minorité à la Chambre depuis la brouille avec son ex-allié, Gianfranco Fini. L’actuel président de la Chambre des députés avait décidé l'été dernier de former son propre groupe avec lequel il espérait pouvoir renverser le président du Conseil.

Mais des désistements de dernières minutes ont permis à la majorité de survivre à la motion de censure. Réagissant quelques minutes après le vote, Silvio Berlusconi confiait avoir été "serein, comme toujours".

Une victoire obtenue de justesse

Malgré cette victoire, l’avenir de la coalition s’annonce incertain. Difficile en effet pour Berlusconi de gouverner avec 314 députés alors que la majorité à l’Assemblée est de 316 votes. "Il a besoin d’une majorité beaucoup plus forte pour faire passer ses lois", analyse la correspondante de FRANCE 24 en Italie Sonia Logre-Grezzi. "Quelques minutes après le vote, un élu du PDL [le Parti du peuple, celui de Berlusconi] confiait que le président du Conseil va devoir revoir l’équipe gouvernementale et l’élargir", raconte la journaliste.

La séance à la Chambre a été houleuse et a même dû être brièvement suspendue après un début de rixe survenue après la défection de deux élues pro-Fini ayant finalement apporté leurs voix à Berlusconi. L’issue du vote était tellement indécise que des députées enceintes avaient tenu à faire le déplacement, l’une d’elle ayant du être assistée d’une infirmière.

Une première manche au Sénat favorable au Cavaliere

Silvio Berlusconi avait remporté une première manche dans la matinée, les Sénateurs lui ayant renouvelé leur confiance par 162 voix favorables sur 308.

La Cavaliere conserve par ailleurs son immunité pénale alors qu’il a récemment été éclaboussé par des scandales politiques, judiciaires et des affaires de mœurs. Il est également poursuivi pour corruption de témoins et évasion fiscale. Vendredi, le parquet de Rome a ouvert une nouvelle enquête, après que des membres de son camp ont été accusés d’avoir tenté d’acheter des parlementaires de l’opposition.

"Aujourd’hui il a sauvé sa tête mais il a aussi sauvé sa vie privée", résume Sonia Logre-Grezzi.