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Edgar Grospiron jette l'éponge devant le peu de soutiens pour Annecy-2018

Le départ d’Edgar Grospiron laisse peu de chances à la candidature d’Annecy-2018. L'ex-champion de ski dénonce un manque d’engagement du gouvernement et le peu d’engouement des Français pour l'organisation de ces Jeux.

Ému  jusqu’aux larmes en mars 2009 lors de la désignation d’Annecy comme la candidature française pour les JO d’hiver de 2018, Edgard Grospiron a démissionné dimanche de son poste de directeur-général du comité d’organisation avec amertume.

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Edgard Grospiron à l'annonce de la victoire d'Annecy-2018 sur les autres candidatures françaises (mars 2009)

Le champion olympique de ski de bosses des Jeux d’Albertville avait demandé au Conseil de surveillance de la candidature une augmentation de 12 millions d’euros d’un budget évalué à 18 millions. Il n’a reçu finalement que 2 millions d’euros. Une rallonge insuffisante qui ne change pas la stature de poids plume de la candidature française face aux deux autres villes en lice, Munich et Pyeongchang – les budgets allemands et coréens se situant entre 30 et 45 millions d’euros.

"Je prends mes responsabilités"

"Je ne peux pas faire gagner la candidature avec ce budget et le temps qu'il me reste (moins de 7 mois avant l'élection, le 6 juillet prochain à Durban en Afrique du Sud, ndlr), a justifié le 12 décembre Grospiron, auprès de l'AFP. Je prends mes responsabilités, je ne suis pas l'homme de la situation. Je quitte mes fonctions mais je reste à disposition pour faire gagner la candidature."

Comme un prélude à son départ, la semaine dernière, Jean-Claude Killy et Guy Drut, les deux Français membres du Comité international olympique (CIO) avaient fait part de leur crainte quant au manque de rigueur et de moyens de la candidature d’Annecy-2018. Dans les colonnes de l’Equipe daté du 5 décembre, Jean-Claude Killy pointait du doigt "les membres du comité haut-savoyard qui ne se rendent pas compte de ce qu'est une candidature. Nous allons à notre perte," avait-il prévenu.

Une équipe à la place de Grospiron ?

Si la nouvelle ministre des Sports, Chantal Jouanno avait proposé un soutien du gouvernement conditionnel, ce sont les dépenses annexes – Munich prévoit une enveloppe de 82 millions d’euros pour la sécurité – et les habituelles rallonges budgétaires qui, en ces temps de crise, auraient freiné les participations de l’Etat et des collectivités locales. Une conséquence du manque d’engouement des Français pour ces Jeux olympiques d’hiver – d’après un sondage du site lemonde.fr, une majorité des internautes pense que soutenir ce dossier serait une perte d’argent – un point de vue qui s’explique par le climat de crise actuel mais aussi par l’organisation, en 2016, de la Coupe d’Europe de football, beaucoup plus populaire.

Désormais, Annecy va donc se contenter de transformer en VRP ses champions maison, Jean-Pierre Vidal, Florence Masnada, Antoine Deneriaz, Gwendal Peizerat, dont aucun, on le pressent, n'a l'énergie et le bagout d'un Grospiron. L'homme, la femme, ou plus probablement l'équipe élue, sera chargé d'aller déposer le dossier d'Annecy, le 11 janvier prochain à Lausanne, au siège du CIO.