Des heurts ont opposé jeunes et forces de l’ordre en marge d’une manifestation commémorant la mort d’Alexis, 15 ans, tué par un policier en décembre 2008. Le drame avait été suivi d’une vague de violences sans précédent depuis 25 ans.
Des échauffourées ont opposé plusieurs dizaines de jeunes avec les forces de l’ordre ce lundi dans le centre d’Athènes. Un homme a été blessé par un projectile à la tête alors qu’il suivait le cortège. Les affrontements se sont déroulés en marge d’une manifestation en hommage au jeune Alexis, 15 ans, tué par un policier le 6 décembre 2008.
"Les policiers ont fait usage de gaz lacrymogène en riposte à des jets de bouteille et de pierres", rapporte Alexia Kefalas, correspondante de FRANCE 24 en Grèce. "Des heurts ont éclaté à plusieurs endroits de la capitale à la fin de la manifestation qui a réuni plusieurs milliers d’étudiants, de lycéens, de professeurs. […] Des étudiants se trouvent toujours devant l’université mais le calme est revenu en début d’après-midi", ajoute-t-elle.
La manifestation s’est déroulée aux cris de "La Grèce n’est pas un protectorat" et "Dehors le FMI", slogans faisant référence aux mesures d’austérité imposées par l’Union européenne et le Fonds monétaire international (FMI) en contrepartie du sauvetage financier du pays.
Génération des 700 euros
Il y a deux ans jour pour jour, la mort d’Alexis Grigoropoulos, tué par un policier, avait déclenché une vague de violences urbaines inédites en Grèce depuis le retour de la démocratie en 1974. "Le monde avait alors découvert la génération dite des ‘700 euros’, montant du salaire minimum en Grèce", rappelle la journaliste. "Il s’agissait de manifestations de jeunes en mal d’avenir".
En deux ans, la situation de cette génération ne s’est pas améliorée. Bien au contraire : le salaire minimum s’élève désormais à 592 euros, conséquence de la crise économique et du plan d’austérité adopté par le gouvernement. "La colère monte chez les étudiants et chez les lycéens", prévient Alexia Kefalas.
Les autorités grecques avaient anticipé cette journée du 6 décembre. Le centre-ville a été fermé à la circulation pendant 24 heures et les forces de l’ordre restent sur le qui-vive. Quelque 5 000 policiers ont été mobilisés pour quadriller la ville.
Trois autres manifestations sont en cours ainsi qu'une grève générale de 24 heures dans les secteurs privés et publics prévue le 15 décembre. Il s’agit du neuvième mouvement de grève depuis le début de l’année.