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La police a chargé environ 150 étudiants venus d'Ankara qui manifestaient à Istanbul contre le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan. Une cinquantaine d'entre eux ont été arrêtés.

AFP - La police turque a tiré des grenades lacrymogènes et a arrêté une cinquantaine d'étudiants qui manifestaient à Istanbul contre le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, a annoncé la chaîne d'informations en continu NTV.

Des images de cette télévision ont montré des policiers frappant des jeunes gens et lançant des grenades lacrymogènes, dans un quartier des environs d'Istanbul.

Venus d'Ankara, le groupe d'environ 150 étudiants avait refusé de se disperser et se dirigeait vers le bureau du Premier ministre, dans le centre de la ville, où M. Erdogan était réuni avec les recteurs des universités, a précisé NTV.

Les policiers ont tiré aussi des grenades lacrymogènes après avoir affronté plusieurs dizaines d'étudiants dans le centre ville, qui protestaient contre la réunion en cours avec les recteurs, et demandaient des réformes.

Plusieurs étudiants ont été filmés frappant des policiers avec des drapeaux.

Une cinquantaine d'étudiants au total ont été arrêtés, selon NTV.

Selon l'agence Anatolie, la police avait pris des mesures de sécurité exceptionnelles, redoutant des manifestations contre la venue de M. Erdogan.

La colère étudiante monte depuis le mois dernier en Turquie, lorsque 18 étudiants ont été condamnés à 15 mois de prison avec sursis pour avoir tenu une "manifestation non autorisée" lors d'une visite de M. Erdogan à l'Université technique d'Istanbul, en 2008.

Le gouvernement islamo-conservateur est de plus en plus accusé d'intolérance par les partis d'opposition.

Le chef de l'opposition, Kemal Kiliçdaroglu, a dénoncé une dérive "à la Poutine" du Premier ministre, cette semaine dans une interview à l'AFP, citant des "atteintes à la liberté de la presse", une répression de l'expression estudiantine, et une dérive népotiste.