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La France sous pression avant la finale contre les Serbes

Gaël Monfils ouvre le bal de la finale de la Coupe Davis face au Serbe Janko Tipsarevic. Le 12e joueur mondial précède ainsi sur le court son coéquipier Gilles Simon qui aura la lourde tâche d'affronter Novak Djokovic, numéro 3 mondial.

AFP - Sans Tsonga, la France devra se surpasser pour décrocher une dixième Coupe Davis à Belgrade face à la Serbie de Djokovic: le pari est difficile mais l'histoire montre que les Bleus savent y faire.

Le cliché qui veut que le sport français brille surtout dans la difficulté prend tout son expression en Coupe Davis, où des héros ordinaires de la balle jaune réécrivent régulièrement le mythe de David et Goliath.

En tennis, la France n'a encore jamais eu de N.1 mondial et n'a plus gagné un Grand Chelem depuis vingt-sept ans mais a déjà rangé neuf Coupe Davis dans sa vitrine, dont trois depuis 1991.

Le secret? Une concentration élevée d'excellents joueurs qui, lorsque la mayonnaise prend comme cette année avec des succès fulgurants sur l'Allemagne, l'Espagne et l'Argentine, compense l'absence d'un immense champion.

En France, l'union fait la force et génère une capacité à réussir l'exploit assez remarquable. Il y a eu Lyon en 1991 où la France a gagné face aux Etats-Unis son premier Saladier d'Argent depuis les Mousquetaires avec un Leconte tombé dans les profondeurs du classement.

Il y a ensuite eu Malmö en 1996 et Melbourne en 2001 où les Bleus ont arraché la Coupe Davis des mains de deux équipes données là-aussi largement favorites. Que la France ait perdu ses deux dernières finales à domicile (Nice 1999 et Paris 2002) mais gagné ses deux dernières à l'extérieur n'aura évidemment échappé à personne et surtout pas au président de la FFT Jean Gachassin qui l'a rappelé, plutôt fier, lors du tirage au sort jeudi.

Pour les superstitieux, il y a un autre motif d'y croire: les trois dernières fois que la France a gagné la Coupe Davis elle a perdu au premier tour l'année précédente. Et en 2009, elle a perdu au premier tour.

C'était en République tchèque où la nouvelle vague emmenée par Tsonga, Monfils, Gasquet et Simon, proclamés trop rapidement comme "les nouveaux Mousquetaires", s'est abîmée avec fracas face aux Tchèques.

Monfils sous pression

Simon, alors N.1 français, avait perdu ses deux simples face à Berdych et Stepanek et n'est plus apparu dans un match à enjeu depuis. Ce sera pourtant lui, plutôt que Michaël Llodra, que Forget va envoyer au front vendredi pour tenter de surprendre le héros local, Novak Djokovic, N.3 mondial.

Mais la France ne compte pas vraiment sur ce point. Son plan de bataille ressemble plutôt à battre deux fois le N.2 serbe et de gagner le double avec Llodra, préservé en ce sens, et Arnaud Clément, enfin en finale.

Pour respecter ce tableau de marche, un succès de Gaël Monfils sur Janko Tipsarevic vendredi en ouverture est indispensable. Favori sur ce match, la pression est très forte sur le N.1 français et il ne s'en cache pas.

"C'est dingue comment il pèse lourd là le maillot de l'équipe de France et demain il le sera encore plus après la Marseillaise", a souligné jeudi le Parisien de 24 ans qui se pose "beaucoup de questions".

L'une d'elles concerne le public. Annoncé depuis des semaines comme "hostile", il pourrait au final être moins chaud que prévu. Parce que c'est une finale et que, dans ces cas, le supporteur de base doit souvent laisser sa place aux invités de marque et VIP en tous genres.

Mais Djokovic promet "beaucoup de bruit". Pour la Serbie, l'événement est de taille. Après avoir navigué pendant des années dans les divisions inférieurs, croisé le fer avec Monaco, perdu contre le Luxembourg (en 2002), elle a le bonheur de disputer sa première grande finale à domicile.

"Ce serait énorme", ne cesse de murmurer Djokovic depuis des semaines en fantasmant sur le Saladier d'Argent. Mais côté français on rêve aussi, à l'image de Clément qui rappelle qu'une finale "ne se joue pas mais se gagne".