
Au moins 8 personnes ont été tuées dans la nuit de mercredi dans un quartier d’Abidjan. Ce matin, le calme est revenu dans la capitale économique du pays, qui attend toujours les résultats du second tour de la présidentielle.
Laurent Gbagbo ou Alassane Ouattara ? La Côte d’Ivoire ne connaît toujours pas le nom de son nouveau président. Légalement, le vainqueur du second tour de la présidentielle de dimanche aurait dû être dévoilé par la Commission électorale indépendante (CEI), avant hier soir minuit.
"Violences très localisées"
Les quinze pays du Conseil de sécurité de l'ONU ont entamé jeudi à 16h15 (GMT+1) des consultations urgentes sur la situation en Côte d'Ivoire.
Les résultats se faisant attendre, la tension monte dans le pays. Au moins huit personnes ont été tuées par des hommes armés lors d'une attaque menée dans la nuit de mercredi à jeudi à Yopougon, un quartier populaire d’Abidjan. "Il y a eu des violences, mais il faut signaler qu’elles ont été très localisées", tempère l’envoyé spécial de France 24 en Côte d’Ivoire, Willy Bracciano. Une flambée de violence vite retombée, ajoute-t-il : "L’ordre est rétabli et le calme règne ce jeudi à Yopougon, comme dans tout le reste d’Abidjan."
Le pays tout entier est toujours suspendu à l’annonce de la Commission électorale indépendante. "Selon nos informations, les délibérations des commissaires de la CEI sont terminées depuis la nuit dernière", précise Willy Bracciano. "Les résultats seraient consolidés pour les 19 régions du pays. Les 31 membres de la Commission s’en remettent à présent au Conseil constitutionnel pour qu’il statue sur les réclamations."
Recours envisagé par le camp Gbagbo
Selon la loi, il revient au Conseil constitutionnel de statuer sur les résultats provisoires fournis par la CEI, puis d’annoncer le nom du vainqueur. Le camp du président Gbagbo a prévenu qu'il comptait sur un recours déposé auprès dudit Conseil - présidé par un proche de l'actuel chef de l’État - pour faire annuler des votes dénoncés comme "frauduleux" dans le nord, où son rival Ouattara l’aurait emporté.
it
Le porte-parole du président sortant, Pascal Affi N'Guessan, a confirmé mercredi à notre correspondante Tatiana Mossot le dépôt de requêtes en annulation des résultats dans plusieurs régions du nord. Il dénonce "une mascarade pour organiser la fraude électorale au profit du candidat Ouattara".
L’ONU demande la publication des résultats sans délais
Au cours d’une conférence de presse organisée mercredi après-midi, Alassane Ouattara a, de son côté, demandé au président de la CEI d’annoncer "immédiatement les résultats provisoires" du scrutin. "À l’endroit de mon frère Laurent Gbagbo, je voudrais lui demander le respect de l’appel solennel que nous avons signé tous les deux devant la Nation" a-t-il ajouté, faisant référence à l’engagement pris par les deux candidats de respecter le verdict des urnes.
Dans l’attente des résultats, le président Gbagbo a prolongé le couvre-feu instauré la semaine dernière jusqu’au dimanche 5 décembre. Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a pour sa part réclamé la publication "sans plus de délai" des résultats.