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Les Frères musulmans annoncent leur boycott du deuxième tour des législatives

S'estimant victimes de fraudes au premier tour, les Frères musulmans, principale force d'opposition en Égypte, ont annoncé leur retrait des élections législatives. Un deuxième tour également boycotté par le Wafd, parti majeur de l'opposition laïque.

AFP - Les principaux mouvements d'opposition islamiste et laïque en Egypte ont décidé de se retirer avant le second tour des législatives prévu dimanche, après avoir accusé le pouvoir de fraudes, ont déclaré mercredi à l'AFP des responsables.

Ces retraits laissent le Parti national démocrate (PND) du président Hosni Moubarak quasiment seul en lice pour le second tour, à l'exception de tout petits partis de l'opposition légale, ou des indépendants qui, une fois élus, se rallient généralement au parti au pouvoir.

La décision de la confrérie islamiste des Frères musulmans, principale force d'opposition en Egypte, a été prise et doit être annoncée plus tard dans la journée par son chef, Mohamed Badie, a indiqué un haut responsable du mouvement sous couvert de l'anonymat.

Les Frères musulmans ont enregistré un grave revers lors du premier tour le 28 novembre, où ils n'ont eu aucun élu, et dénoncent une élection marquée par des fraudes et de nombreuses violences au profit du PND.

Le Wafd, plus important parti de l'opposition laïque, a lui aussi décidé de se retirer, a déclaré à l'AFP son secrétaire général, Mounir Abdel Nour. "Nous allons nous retirer de l'ensemble de l'élection, y compris pour les deux sièges que nous avons gagnés au premier tour", a-t-il dit.

Sur les 221 sièges pourvus dès le premier tour des élections (sur 508 au total), 209 sont allés au PND, soit 94,5%.

Les islamistes, qui ont 88 sièges dans l'assemblée sortante, n'ont eu aucun élu. Ils ne seraient, selon leurs estimations, en ballottage au second tour que pour 26 sièges.

Le Wafd quand à lui a six sièges dans la chambre sortante, et a obtenu deux élus le 28 novembre. Il se trouvait en ballottage pour neuf sièges.

Pour le second tour, le PND était déjà assuré dans de nombreuses circonscriptions de victoires automatiques -en cas de duels entre candidats investis par le parti- ou faciles face à des indépendants.

Le premier tour a été marqué par de nombreuses accusations de fraude et de violence de la part d'observateurs égyptiens, de l'opposition et d'une partie de la presse.

De leur côté, les Etats-Unis ont fait part de leur inquiétude face aux nombreuses informations rapportant des irrégularités.

Les autorités égyptiennes en revanche ont estimé qu'il n'y avait eu que quelques incidents ne remettant pas en cause l'élection.

Le PND en réfuté les critiques en affirmant dans un communiqué que "le problème des courants politiques faible en Egypte, c'est qu'ils cherchent à mettre leurs fautes sur le dos de autres".

"Le PND n'est pas responsable de leur échec. Il n'est responsable que de la victoire de ses candidats", a ajouté le communiqué.

Ce scrutin se tient à un an d'une élection présidentielle, pour laquelle le président Moubarak, 82 ans, au pouvoir depuis 29 ans, n'a pas encore dit s'il se présenterait. Son entourage assure toutefois qu'il briguera un nouveau mandat.