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Ouverture du premier sommet de l'OSCE depuis 1999

Le sommet de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), qui a lieu pour la première fois depuis 1999, a appelé ses États membres à renforcer son rôle dans la lutte contre le terrorisme et les crises politiques.

AFP - Le premier sommet de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe depuis 1999 s'est ouvert mercredi au Kazakhstan, une ex-république soviétique d'Asie centrale au bilan démocratique critiqué, avec pour but de relancer la coopération entre les 56 pays membres.

"Ce sommet est le signe de la renaissance de l'OSCE", a estimé M. Nazarbaïev, appelant à la création d'un "espace de sécurité commun bordé par quatre océans, l'Atlantique, le Pacifique, l'Arctique et l'Indien".

Les dirigeants des Etats membres et d'organisations internationales ont ensuite tous appelé à une réforme d'ampleur de l'OSCE, organisation fondée durant la guerre froide afin de favoriser le dialogue entre les blocs mais qui a perdu de son autorité depuis.

Le secrétaire général de l'OSCE, Marc Perrin de Brichambaut a ainsi noté "le manque de confiance" et la "défaillance de volonté commune" chez les Etats membres.

Le président russe, Dmitri Medvedev lui a fait écho : "Il faut moderniser l'OSCE, le style et la forme de son action. En effet, l'organisation a commencé à perdre de son potentiel, il faut le dire ouvertement", a-t-il déclaré, rappelant son souhait de créer une nouvelle architecture de la sécurité en Europe.

La chef de la diplomatie américaine Hillary Clinton a réclamé de son côté des "mesures concrètes pour défendre la sécurité dans toutes ses dimensions" avant d'appeler l'OSCE à jouer aussi un plus grand rôle en Afghanistan.

Comme la plupart de ses collègues occidentaux, elle a aussi milité pour le respect de l'intégrité territoriale de la Géorgie, un dossier brûlant, Moscou ayant reconnu l'indépendance de deux régions séparatistes géorgiennes après la guerre d'août 2008.

Le Premier ministre français François Fillon a aussi estimé que l'OSCE devait être "capable d'agir plus vite" et que ses membres devait la rendre "beaucoup plus efficace".

Les dirigeants ont aussi mentionné l'instabilité au Kirghizstan, l'Afghanistan et les crises en ex-URSS (séparatisme de la Transdniestrie en Moldavie, le conflit azerbaïdjano-arménien à propos du Nagorny Karabakh).

Malgré ce consensus sur la nécessité de réformer l'organisation pour l'adapter aux défis du 21e siècle, les chances d'adoption des mesures concrètes sont faibles, toute décision devant être prise à l'unanimité à l'OSCE et les lignes de divisions restant profondes.

Les pays occidentaux accordent une grande importance aux questions de droits de l'homme et de la démocratie, des sujets sensibles pour la Russie et la plupart des ex-républiques soviétiques.

Ainsi, dans un entretien à l'AFP mardi, le secrétaire général de l'OSCE a estimé que l'adoption d'une déclaration finale n'était pas acquise.

Ce sommet a aussi ses détracteurs. Le président kazakh est en effet critiqué par les ONG en raison de son bilan démocratique pour le moins mitigé, alors que l'OSCE est chargée de s'assurer du respect des principes démocratiques.

Le Kazakhstan n'a jamais eu d'élections libres selon l'OSCE, le parti présidentiel contrôle tous les sièges du Parlement, et le président s'est vu octroyer des pouvoirs et une immunité perpétuels.

M. Nazarbaïev a cependant assuré avoir "créé une démocratie dans un endroit du monde (l'Asie centrale) où elle n'avait jamais existé".

Cette réunion est néanmoins un succès diplomatique personnel pour le président kazakh, la région n'ayant jamais accueilli un évènement d'une telle ampleur.

Le sommet a lieu à Astana, petite bourgade des steppes glacées d'Asie centrale que M. Nazarbaïev a transformée à partir de 1997, grâce aux revenus issus de ses vastes réserves pétrolières, en une capitale de 700.000 habitants à l'architecture futuriste.
 

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