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Faible mobilisation des électeurs pour la présidentielle et les législatives

Un calme inhabituel règne en Haïti, ce dimanche, jour des élections présidentielle et législatives. Quelque 4,5 millions d’électeurs sont appelés aux urnes sur fond de crise sanitaire, mais le taux de participation s’annonce faible.

C’est un jour décisif pour l’avenir du pays, dévasté par un violent séisme le 12 janvier dernier et ravagé par une épidémie de choléra depuis quelques semaines. Environ 4,5 millions d'Haïtiens sont appelés aux urnes pour élire leurs parlementaires et désigner un successeur au président sortant René Préval, ce dimanche. Pourtant, il n’y a pas foule dans les bureaux de vote.

"À Port-au-Prince, les rues sont désertes", constate Amélie Baron, correspondante de RFI en Haïti pour FRANCE 24. Les motos ne sont pas autorisées à circuler en raison de la journée de vote. "La police a aussi lancé un mot d’ordre clair, ajoute-t-elle. Aucun transport en commun ne peut circuler dans la capitale."

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De quoi expliquer, en partie, la faible affluence dans les bureaux de vote. "On ne peut pas dire que les gens se pressent pour voter, observe en effet Amélie Baron. À l'exception des membres des bureaux de vote et les mandataires des partis politiques désignés pour veiller à la bonne tenue du scrutin, rares sont ceux qui se sont déplacés."

Quelques heures après le début du scrutin, de nombreux bureaux de vote étaient encore fermés, à l'instar de celui situé sur la route de Frères, en banlieue de Port-au-Prince.

Des incidents ont également été constatés par la mission de l’ONU en Haïti (Minustah). "Il y en a eu quelques uns, mineurs, à Desdunes (nord d'Haïti)", a indiqué Edmond Mulet, le chef de la mission. Des incidents qui laissent présager des risques de fraude, estime Amélie Baron.

"Leur priorité, c’est de manger et non de voter"

Les Haïtiens, qui, pour la plupart, n'ont pas encore tourné la page du séisme du 12 janvier, n’ont pas la tête aux élections. "Sur la place du Champ de Mars, où se trouve le palais présidentiel en ruine, des milliers de sinistrés vivent toujours sous des tentes. Leur priorité est de trouver à manger et non de participer à la reconstruction démocratique du pays", explique la correspondante de RFI. 

Toutefois, la majorité des Haïtiens veulent croire à un changement démocratique de leur pays, "car la population est fatiguée de René Préval et du pouvoir en place", ajoute-t-elle.

Les bulletins de vote pour la présidentielle se présentent sous la forme de grandes feuilles de couleur de format A3. Sous le sigle "Repiblik Dayiti" (république d'Haïti) figurent les photos des 18 candidats qui briguent la présidence. Parmi eux, le candidat du pouvoir sortant, Jude Célestin, mais aussi Mirlande Manigat et la star de la chanson Michel Martelly semblent les mieux placés pour se qualifier pour le second tour.