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Pékin souhaite une réunion d'urgence sur la Corée du Nord

La Chine appelle de ses vœux l'organisation, au début du mois de décembre, d'une réunion des six pays participant aux négociations portant sur le programme nucléaire nord-coréen, afin de faire retomber la tension dans la péninsule coréenne.

AFP - La Chine a proposé dimanche d'accueillir des consultations d'urgence début décembre des pays engagés dans les négociations à Six sur le programme nucléaire nord-coréen, alors que la tension est aiguë dans la péninsule coréenne.

Les deux Corées, les Etats-Unis, le Japon, la Russie et la Chine participent à ces négociations.

La Chine "après mûre réflexion, propose la tenue de consultations d'urgence parmi les chefs des délégations des négociations à Six début décembre à Pékin pour échanger les points de vue sur les sujets de forte préoccupation actuellement", a déclaré Wu Dawei, chef de la délégation chinoise à ces pourparlers sur la fin du programme nucléaire nord-coréen.

"La communauté internationale, en particulier les partenaires des négociations à Six, est profondément inquiète" des tensions dans la péninsule coréenne, a ajouté M. Wu devant la presse, cinq jours après le bombardement meurtrier par Pyongyang d'une île sud-coréenne qui a provoqué un tollé et une flambée de tensions.

"Je voudrais insister sur le fait que bien que les consultations n'impliquent pas la reprise des négociations à Six, nous espérons qu'elles contribueront à créer les conditions de la reprise des pourparlers à Six".

"La position habituelle de la Chine est que les pourparlers à Six devraient être relancés rapidement", a-t-il dit lors de cette conférence de presse arrangée à la hâte par Pékin.

"Les négociations à Six jouent un rôle important pour renforcer la communication entre les parties, faire avancer la dénucléarisation de la péninsule et sauvergarder la paix et la stabilité", a conclu M. Wu.

Pyongyang avait claqué la porte en avril 2009 de ces laborieuses discussions ouvertes en 2003 et hébergées par Pékin.

La proposition de consultations d'urgence permet à la Chine --seul soutien de la Corée du Nord-- de prendre l'initiative alors qu'elle a été très critiquée pour ne pas avoir, contrairement aux autres grandes puissances, condamné les tirs d'obus nord-coréens qui ont fait quatre morts et s'être contentée d'"appels à la retenue".

Ces derniers jours, Pékin s'est activé et a eu des échanges avec Washington, Moscou, Séoul et Pyongyang sur la crise actuelle.

Pékin a vu avec inquiétude et irritation les Etats-Unis et la Corée du Sud entamer dimanche une démonstration de force aéronavale en mer Jaune, avec des manoeuvres militaires conjointes qui doivent durer quatre jours et dans lesquelles l'US Navy a engagé l'un de ses porte-avions.

Pékin s'était dit samedi "opposé à toute action militaire non autorisée à l'intérieur de la zone économique exclusive de la Chine".

Pyongyang a promis de son côté de riposter "sans pitié" à toute intrusion dans ce qu'il considère son espace maritime souverain et a lancé une mise en garde contre les "conséquences imprévisibles" de ces exercices.