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Nouvelles manifestations contre la hausse des droits universitaires

Deux semaines après une première journée de mobilisation, plusieurs milliers d'étudiants manifestent à nouveau, ce mercredi, à Londres et dans d'autres villes du pays contre le triplement des frais d'inscription à l'université.

AFP - Des milliers d'étudiants sont descendus dans les rues de plusieurs villes britanniques pour protester contre la hausse des frais d'inscription à l'université mercredi, y compris à Londres où des échauffourées ont eu lieu, quinze jours après une première manifestation violente.

Des centaines de policiers, dont des unités de police montée, ont fait barrage face à des milliers d'étudiants et d'élèves du secondaire venus manifester leur colère à Whitehall, le quartier des ministères à Londres, ont constaté des journalistes de l'AFP. A la nuit tombée, la police bouclait toujours le périmètre progressivement évacué par les protestataires.

"Saloperie de Tories, faites gaffe", "A bas les coupes", ont scandé des étudiants, dont certains étaient masqués ou portaient des capuches relevées au cours de ces manifestations inhabituelles en Grande-Bretagne.

Malgré une présence policière renforcée, quelques heurts ont éclaté dans la capitale. Une estafette de police vide a été attaquée par des manifestants, qui ont détruit son pare-brise à coups de barres.

Certains étudiants sont parvenus à escalader des bâtiments officiels ou sont montés sur des arrêts de bus, tandis que d'autres lançaient des fumigènes et des bâtons sur les barrages de police.

A Londres, onze manifestants ont été blessés, ainsi que deux policiers et 29 étudiants arrêtés. Deux autres étudiants ont été arrêtés à Cambridge, selon un premier bilan policier.

Quelque 10.000 étudiants ont manifesté sur plusieurs sites à Londres et quelques centaines à 3.000 dans les autres villes universitaires du pays, d'après les estimations de l'agence nationale Press Association.

"On va faire tout ce qu'on peut pour arrêter ça. L'austérité veut dire évidemment plus d'inégalités sociales", lâche Anthony Moore-Baspos, 23 ans, qui étudie l'allemand au King's College de Londres.

"Nous sommes ici pour montrer au gouvernement comment ça se passe quand on est en colère", déclare un autre étudiant masqué, après avoir grimpé jusqu'aux fenêtres du Foreign Office.

Bethany Hawker, une collégienne de 15 ans en uniforme noir et chemise blanche, a expliqué avoir quitté son établissement avec deux amis pour venir manifester : "Je veux aller à l'université, je veux faire quelque chose de ma vie, mais ces coupes vont rendre cela presque impossible. Ma mère vit des allocs et a déjà du mal à joindre les deux bouts".

Le gouvernement a prévu d'augmenter fortement les frais d'inscription des universités anglaises en les portant de 3.290 livres (3.867 euros) par étudiant et par an à 6.000 livres, et dans "des circonstances exceptionnelles" à 9.000 livres.

Des manifestations et occupations d'universités ont eu lieu à Oxford et Cambridge, ainsi qu'à Manchester, Bristol, Sheffield et Leeds.

Au cours de la précédente journée d'action des étudiants le 10 novembre, les forces de l'ordre en sous-effectifs avaient été débordées par quelque 50.000 manifestants, dont une poignée avaient envahi le siège du parti conservateur à Londres. La police a opéré un total de 66 arrestations.

Les étudiants avaient annoncé qu'ils comptaient cette fois-ci viser les libéraux-démocrates, alliés aux conservateurs au sein du gouvernement, qu'ils accusent d'avoir renié leur promesse électorale de combattre toute augmentation des frais d'inscription.

Un petit groupe de manifestants a pendu symboliquement une effigie de Nick Clegg, leader des libéraux-démocrates à une corde, mardi soir au moment où ce responsable prononçait un discours dans le nord de Londres.