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Les autorités yéménites sont sur le qui-vive pour organiser la Coupe du Golfe

La Coupe du Golfe, qui réunit huit pays du Golfe persique, débute ce lundi. Cette compétition est organisée pour la première fois au Yémen, en proie à des violences régulières, et foyer d'Al-Qaïda dans la péninsule arabique.

C'est dans un climat un peu particulier que s'ouvre, lundi 22 novembre, la 20e édition de la Coupe du Golfe. Pour la première fois de son histoire, ce tournoi de football, qui réunit huit pays du Golfe persique – Yémen, Qatar, Arabie saoudite, Bahreïn, Irak, Emirats arabes unis, Oman et le Koweït – est organisée au Yémen.

Cet événement sportif est organisé à Aden et à Zinjibar, chef-lieu de la province d’Abyane, dans le sud du Yémen, où militent des mouvements sudistes indépendantistes, réunis dans un groupe appelé Haraka al-Janoubi, littéralement "mouvement sudiste". Ces derniers réclament l'autonomie de cette région, rattachée au nord depuis 1990. Le Sud-Yémen en général, et l’Abyane en particulier, est également considérée comme l’un des fiefs d’Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa).

30 000 forces de l’ordre déployées

Le président yéménite Ali Abdallah Saleh, qui mise sur cette compétition pour redorer l'image de son pays, mis à mal par le terrorisme ces dernières années, espère qu'aucun incident ne viendra perturber les festivités. 30 000 forces de l’ordre ont donc été déployées par les autorités pour assurer la sécurité des participants et des spectateurs.

Pourtant, à quelques heures du coup d’envoi prévu à Aden à 19h (GMT+1), des incidents ont déjà éclaté dans le pays. Selon les services de sécurité, des centaines de partisans du mouvement sudiste, en provenance de la province de Daleh, un des foyers du mouvement indépendantiste, ont tenté de se rendre à Aden mais ont été arrêtés par l’armée.

D’autres incidents ont été répertoriés à Anad, à quelque 65 km au nord d'Aden. Les forces yéménites ont ouvert le feu sur des manifestants qui brandissaient des drapeaux de l'ex-Yémen du Sud et des portraits des dirigeants des monarchies du Golfe participant au tournoi, pour les disperser, ont indiqué des sources du mouvement sudiste, qui n’ont pas précisé s’il y avait eu des victimes parmi les manifestants.

Les autorités yéménites sur le qui-vive

Déjà, le 11 octobre dernier, un attentat revendiqué par le groupe sudiste Chalal Ali al-Chaea au siège d’un club de football d’Aden avait provoqué la mort de trois personnes. 

Pour les autorités yéménites, la principale menace reste le réseau d’Aqpa, implanté dans le pays depuis la fin des années 1990. L’organisation terroriste a revendiqué récemment, sur le site anglophone Inspire l’envoi des colis piégés à destination des États-Unis, interceptés le 29 octobre au Royaume-Uni et à Dubaï. Pour les autorités yéménites, nul doute que l'organisation terroriste va essayer de frapper un grand coup durant la Coupe du Golfe.

Pour l’heure, toutes les rencontres du tournoi sont bien entendu maintenues. D’après le journaliste Faysal Makram, qui se trouve sur place, les stades ont été transformées en véritables forteresses censées limiter le risque d'attaques terroristes.