Deux jours après la disparition de 29 mineurs bloqués à 150 mètres sous terre dans une mine de Nouvelle-Zélande, les familles des disparus se sont rendues sur le site. La présence de gaz empêche toujours les sauveteurs de pénétrer dans la mine.
AFP - Les églises étaient bondées dimanche matin dans la petite ville la plus proche d'une mine de Nouvelle-Zélande où 29 mineurs sont portés disparus deux jours après une explosion vendredi, tandis que les familles se sont rendues sur place pour la première fois.
Les chances de récupérer vivants les mineurs s'amenuisaient, avec un incendie en cours dans la mine de charbon et des dégagements de gaz toxique qui empêchaient les opérations de secours.
Les familles des mineurs --deux membres pour chaque mineur-- ont pu se rendre dimanche pour la première fois sur le site, interdit aux journalistes et au public.
Les proches, visiblement bouleversés, sont montés dans des bus pour se rendre devant la mine. Ils sont restés deux heures sur place, pour rencontrer les équipes de secours, accompagnés du directeur de la mine Pike River, Peter Whittall.
Les familles sont ensuite revenues à Greymouth, la ville la plus proche, à 50 kilomètres de la mine, où ils ont été accueillis par le centre de la Croix-Rouge.
"C'était bien évidemment un moment très important pour eux d'aller sur place, avec leur proches encore en dessous", a déclaré le directeur de la mine après la visite. "Quarante-huit heures après l'explosion, ils commencent bien sûr à être très très inquiets. Ils veulent autant d'informations que possibles, et c'est ce que nous avons fait aujourd'hui".
"La visite a provoqué beaucoup d'émotions. C'était poignant pour eux de voir les voitures (de leur proches) garées, et d'autres choses. Ils étaient extrêmement touchés", a raconté Peter Whittall.
La visite a également permis aux familles de comprendre les difficultés auxquelles sont confrontées les opérations de secours, a-t-il ajouté.
La police s'est défendue dimanche, lors d'une conférence de presse, d'avoir abandonné tout espoir et de renâcler à envoyer sous terre ses équipes de secours.
Aucun contact avec les mineurs n'a été établi depuis l'explosion, survenue vendredi après-midi dans cette mine de charbon, située sur la côté ouest de l'île sud de Nouvelle-Zélande.
A Greymouth, principale ville (10.000 habitants) de cette région minière isolée, et dans les bourgades voisines, les églises étaient bondées dimanche matin.
"Tout le monde connait au moins quelqu'un qui est en bas", indique le Révérend Robin Kingston. Les fidèles allumaient quantité de bougies et les déposaient sur les autels.
Dans cette église anglicane, le Révérend a appelé les fidèles à garder espoir, mais leur a demandé aussi de se préparer au pire.
"Les gens gardent encore le petit espoir d'un miracle. Tout ce que nous pouvons faire est prier pour ceux qui sont sous terre et pour leur familles", soupire Gerry O'Connor, le prêtre de l'église catholique de Greymouth.
Les 29 mineurs, âgés de 17 à 62 ans, sont 24 Néo-Zélandais, deux Australiens, deux Britanniques et un Sud-Africain. Les familles des mineurs étrangers devaient prendre l'avion pour se rendre en Nouvelle-Zélande.