Le répertoire des Fab Four est désormais disponible dans le catalogue pléthorique d’iTunes. Une victoire de longue haleine pour Apple après plus de 30 ans de relations mouvementées avec les Beatles et leurs ayant-droits.
"Nous avons réalisé un rêve que nous avions depuis le lancement d’iTunes". Steve Jobs, le PDG d’Apple, a arraché mardi l’accord des ayants droits de Beatles pour ajouter tous les tubes des "Fab Four" à son magasin en ligne.
Une annonce attendue depuis qu’Apple, la veille, avait laissé en suspens sur le site d’iTunes une simple phrase indiquant que "demain est un jour que vous n’oublierez jamais". Le Wall Street Journal avait dans la foulée fait état de "sources proches du dossier" confirmant que, depuis une semaine, Apple, les ayants-droits des Beatles et la maison de disque EMI négociaient pour aboutir à l’arrivée du fameux groupe de Liverpool dans le catalogue d’iTunes.
Cette entrée tant attendue dans l’ère numérique des Beatles peut être considérée comme une consécration pour Apple. Le groupe britannique, fondé à la fin des années 1950, était en effet le plus célèbre représentant du camp des "refuznik" à iTunes. Dorénavant les 13 albums, de Please Please Me à Let it Be, peuvent être téléchargés directement depuis la boutique en ligne d’Apple.
Reste à convaincre AC/DC de céder aux sirènes d'iTunes
C’est donc bel et bien la conclusion d’une "long and winding road" (en référence à la chanson célèbre des Beatles) comme l’a appelé Steve Jobs dans le communiqué de presse annonçant l’accord.
Les relations tumultueuses entre Apple et la galaxie Beatles remontent en effet à 1978. Cette année-là, l’organisme qui gère les droits du groupe, baptisé Apple Corp., poursuit le constructeur informatique pour violation des droits de propriété sur le nom… Apple.
Après trois ans de bataille judiciaire, les deux parties trouvent un accord et Apple Corp. impose à Steve Jobs qu’il ne se lance jamais dans l’industrie de la musique.
D’où des nouvelles plaintes en 1989 puis en 2003. La première fois, les légendes du rock anglais estiment que les Macs ne devraient pas permettre de contrôler des synthétiseurs. Ils gagnent leur procès et Apple doit payer 29 millions de dollars. En 2003, rebelote après le lancement d’iTunes qui, aux yeux d’Apple Corp., est clairement une incursion dans l’industrie musicale. Mais cette fois-ci, la justice donne raison, en 2006, au géant informatique.
L’accord obtenu mardi met donc un terme à plus de 30 ans de bataille judiciaire et asseoit encore un peu plus la légitimité d'iTunes qui détient plus de 90% du marché de la musique numérique aux Etats-Unis. Reste qu’il subsiste encore quelques poches de résistance à l’emprise d’Apple sur ce secteur dont les rockeurs australiens d’AC/DC sont probablement les représentants les plus célèbres - voire, les plus tenaces.
Crédit photo : Flickr/ Marcopako