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Des heurts éclatent entre manifestants et Casques bleus dans le nord du pays

Des affrontements ont éclaté dans le nord de l'île entre Casques bleus et manifestants. Ces derniers reprochent à l'ONU une mauvaise gestion de la crise sanitaire liée à l'épidémie de choléra, qui a tué presque 1 000 personnes en un mois.

AFP - La Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti (MINUSTAH) a déploré lundi soir des actes de violence survenus le même jour dans le pays lors de manifestations qui ont fait deux morts et une vingtaine de blessés dont 6 soldats népalais de l'ONU.

Deux jeunes haïtiens ont été tués par balles, dont un atteint par un soldat de la mission, et 14 blessés, au Cap-haïtien, deuxième ville du pays, lors de heurts entre des milliers de manifestants et des soldats de l'ONU, ont confirmé à l'AFP des sources policière et judiciaire.

Dans un communiqué publié lundi soir la mission de l'ONU a dénoncé "des actes de violence contre les forces de l’ordre haïtienne et onusienne survenus au cours des manifestations violentes au Cap-Haitien et à Hinche".

Des centaines de personnes avaient manifesté devant un bureau de l'ONU à Hinche (centre) jetant des pierres contre des soldats népalais accusés par la foule d'avoir propagé en Haïti une épidémie de choléra qui a fait depuis la mi-octobre près d'1 millier de morts.

"La façon dont les événements se sont déroulés porte à croire que ces incidents ont une motivation politique, visant à créer un climat d’insécurité à la veille des élections", commente l'ONU dans le communiqué.

Des élections présidentielle et législatives sont prévues en Haïti le 28 novembre prochain.

"La MINUSTAH appelle la population à rester vigilante et à ne pas se laisser manipuler par des ennemis de la stabilité et de la démocratie dans le pays", poursuit le communiqué.

"La MINUSTAH réitère son ferme engagement à appuyer la Police Nationale d’Haïti dans le maintien de l’ordre et de la sécurité du pays afin d’assurer la poursuite du processus électoral et de reconstruction en Haïti", conclut le communiqué.

La situation était toujours tendue dans la nuit de lundi à mardi à Cap-haïtien. "Des tirs sporadiques étaitent entendus dans la ville selon des témoins tandis que des groupes de pillards avaient commencé à saccager un entrepôt de nourriture d'une organisation internationale", a indiqué à l'AFP une source policière.

L'ambassade de France à Port-au-Prince avait lancé lundi des consignes aux ressortissants français résidant au Cap-haïtien leur demandant de prendre des précautions pour éviter les manifestations violentes.

Une dizaine de volontaires français du service civique déployés dans le nord pourraient être reconduits à Port-au-Prince si la situation dégénérait, a indiqué l'ambassadeur de France à Haïti, Didier Le Bret.