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Dans un message vidéo mis en ligne ce lundi sur Internet, le prédicateur américano-yéménite et figure de proue d'Al-Qaïda dans la péninsule arabique, Anwar al-Awlaki, invite les musulmans à assassiner des Occidentaux.

AFP - L'imam radical Anwar al-Aulaqi, activement recherché par les Etats-Unis et par les autorités yéménites, a appelé dans un nouveau message vidéo à tuer les Américains, et s'en est pris à l'Iran.

"N'hésitez pas à tuer les Américains. Combattre Satan ne nécessite pas de fatwa (décret religieux). C'est eux ou nous, et nous sommes la chose et son contraire", a affirmé l'imam américano-yéménite, dans une vidéo de 23 minutes rapportée lundi par le centre américain de surveillance des sites islamistes SITE.

Aulaqi, âgé de 39 ans, qui serait réfugié dans une zone tribale du sud du Yémen, a été placé par Washington sur sa liste des cibles à éliminer.

Le prédicateur, qui apparaît revêtu de la robe traditionnelle yéménite, un poignard accroché à sa ceinture, s'en prend par ailleurs à l'Iran, l'accusant de vouloir "répandre une idéologie déviante au Yémen", dans une allusion au chiisme.

Sanaa accuse des parties en Iran de soutenir les rebelles zaïdites, une branche du chiisme, dans le nord du pays.

Aulaqi affirme que la région est le théâtre "d'un conflit entre l'Amérique et Israël d'un côté, et l'Iran de l'autre". "La direction iranienne n'oeuvre pas pour un projet islamique, mais pour un projet perse, et les premières victimes de l'Iran seront les peuples sunnites du Golfe", prévient-il.

Il affirme en outre que les musulmans ne sont plus tenus d'obéir à leurs dirigeants, car ces derniers ne "protègent pas l'islam et conduisent l'oumma (nation musulmane) à sa perte".

L'imam salue au passage les "moujahidine en Somalie, qui ont montré leur capacité à diriger le pays conformément à la charia (loi islamique)" et "les talibans en Afghanistan, qui infligent des leçons à l'armée la plus puissante du monde".

Il est actuellement jugé par contumace par la justice yéménite, qui l'a accusé "d'incitation à l'assassinat d'Occidentaux et de membres des services de sécurité", et a ordonné samedi son arrestation "de gré ou de force".

Un Yéménite, accusé d'avoir assassiné un Français sur instigation d'Aulaqi, est jugé à Sanaa par un tribunal spécialisé dans les affaires terroristes, celui-là même qui a ordonné l'arrestation de l'imam radical.

Aulaqi est connu pour avoir entretenu une correspondance avec le commandant américain Nidal Hassan, accusé de la fusillade qui a fait 13 morts en novembre 2009 à la base de Fort Hood (Texas).

Il a également été mis en cause dans l'attentat raté commis par un Nigérian dans un avion américain reliant Detroit à Amsterdam le jour de Noël 2009, revendiqué par Al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA).

Un extrait de cette vidéo avait été mis en ligne le 23 octobre, mais il ne contenait qu'un préambule d'une minute et demie, affirmant que les oulémas, théologiens musulmans, devaient guider les musulmans en ces "circonstances difficiles".

Dans une vidéo mise en ligne en mai dernier sur des sites islamistes, l'imam appelait les soldats américains musulmans à "suivre l'exemple de Nidal Hassan, qui a tué des soldats en route pour l'Afghanistan et l'Irak".