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Guérillas ethniques, enjeux des élections

En Birmanie, à l’approche des premières élections depuis 20 ans, notre correspondant Cyril Payen s’est introduit clandestinement à travers les frontières birmanes. La junte au pouvoir a en effet fermé toutes les frontières terrestres. Reportage exclusif.

A la poursuite de Na Kha Mew, seigneur de guerre et milicien birman.

Des élections historiques se tiennent dans toute la Birmanie le 7 novembre 2010, les premières en vingt ans. Elles sont organisées par la junte militaire et leur issue est sans surprise… 

Pourtant, il y a un enjeu de taille : les frontières du pays. Elles sont tenues depuis le début des années quatre-vingt dix par des guérillas ethniques. Des accords de paix ont été obtenus, en l’échange d’une large forme d’autonomie administrative et militaire et d’une jouissance des juteux revenus du trafic - de drogue notamment.

Mais la mise en application de la nouvelle constitution birmane, au lendemain des élections générales, prévoit de partiellement désarmer ces milices et de les incorporer à l’armée gouvernementale pour les transformer en une "Force des Frontières" (BGF).

Les rebellions ethniques s’y opposent catégoriquement. Et menacent de faire la guerre. Na Kha Mew, l’un des chefs de la DKBA, une faction karène de sinistre réputation sur la frontière thaïlandaise, est le premier à avoir remis en cause les accords de paix. Nous sommes allés clandestinement à sa rencontre en Birmanie.

Émission préparée par Charlotte Oberti, Marie Billon et Patrick Lovett.