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Bangkok piégée par les eaux

Victime des très fortes inondations qui s'abattent sur la Thaïlande depuis une quinzaine de jours, Bangkok est en état de siège. Malgré les efforts déployés par l'armée et le gouvernement, rien ne semble pouvoir arrêter la montée des eaux.

Bangkok, la Venise de l’Orient, est en état de siège. En ville, la population se prépare à la catastrophe : l’eau monte dangereusement et a déjà atteint des niveaux records. Depuis quinze jours, la Thaïlande est en effet frappée par d'importantes inondations, les pires enregistrées dans le pays depuis un demi-siècle. La catastrophe a déjà fait des centaines de victimes et des millions de réfugiés.

Sur les rives de fleuve Chao Praya qui traverse la capitale thaïlandaise, ceux qui ne se sont pas encore mis à l’abri vivent les pieds dans l’eau. Pour ces milliers d’habitants, le sentiment oscille entre résignation et frustration.

"Chaque année, depuis toujours, nous vivons les pieds dans l’eau, explique un riverain. Et le gouvernement ne fait rien pour nous. Rien ne change. Mais cette fois c’est plus sérieux, et pour nous c’est une catastrophe."

La pire journée reste encore à venir

Des millions de sacs de sable ont été installés un peu partout par l’armée et des volontaires en guise de digues. Mais rien ne semble pouvoir arrêter l’eau.

Un secouriste surveille la montée des eaux. "Je vais aller rendre mon rapport, je suis assez inquiet à cause de ce que je vois ce matin", dit-il.

Les autorités thaïlandaises n'ont pourtant pas lésiné sur les moyens pour tenter de lutter contre les inondations. Une cellule de crise fonctionne 24 heures sur 24 au Palais du gouvernement, sous les ordres d’Apirak Kosayodhin. "La pire journée, nous l’attendons pour le 2 novembre, ce sera le pic de inondations. On s'y prépare afin de pouvoir parer au plus pressé et minimiser les dégâts, humains et matériels", dit-il.

Des conditions climatiques exceptionnelles mais aussi le développement anarchique de la ville pourraient expliquer la gravité de la situation. Aujourd’hui, le sort de millions de Thaïlandais est lié au caprice des eaux.