La Cour suprême irakienne a ordonné au Parlement de se réunir afin d'élire son président et de mettre ainsi fin à la crise qui retarde la formation d'un gouvernement, en suspens depuis les élections législatives du mois de mars.
REUTERS - La plus haute juridiction d'Irak a ordonné dimanche au Parlement de reprendre ses travaux en dépit d'un blocage persistant sur la formation d'un
gouvernement sept mois après les élections législatives.
Cette décision pourrait inciter les groupes chiite, sunnite et kurde à accélérer les efforts pour parvenir à un accord, mais rien ne dit que la réunion du Parlement suffise à surmonter l'impasse qui entretient des tensions au moment où l'Irak émerge de la phase la plus violente de la guerre.
Fouad Masoum, président par intérim de l'assemblée, a estimé qu'une date de reprise des séances pourrait être fixée dans quelques jours. "Je pense que cette décision va accélérer la formation d'un gouvernement", a-t-il déclaré à Reuters.
"Quand j'aurai reçu la décision du tribunal, je demanderai à tous les groupes parlementaires de se réunir et d'étudier une date pour la session. En séance, un consensus devrait se dégager entre eux."
L'impasse politique met aux prises le Premier ministre chiite sortant Nouri al Maliki et un bloc fortement appuyé par la minorité sunnite. Des responsables américains craignent qu'un accord marginalisant les sunnites ne relance une insurrection qui, pour être affaiblie, n'en fait pas moins encore des dizaines de morts par mois.
Le Parlement s'était brièvement réuni en juin, mais les élus avaient laissé la première séance en suspens et réclamé un délai pour décider de l'attribution des postes les plus élevés.
Dimanche, le tribunal fédéral a jugé inconstitutionnelle la suspension décidée en juin.
En vertu de la Constitution élaborée dans la foulée de l'intervention anglo-américaine de 2003, le nouveau Parlement doit désigner son président dès sa première séance et un nouveau chef de l'Etat dans les 30 jours.
Le président (du pays) doit ensuite choisir un Premier ministre au sein du groupe le plus important et lui demander de former un gouvernement. Mais les blocs politiques irakiens, dont aucun ne contrôle la majorité des sièges parlementaires, semblent encore loin d'un accord.
La session parlementaire pourrait, comme précédemment, n'aboutir à des résultats que si les responsables politiques s'entendent sur un accord global répartissant l'ensemble des postes clés. Faute de quoi, ils pourraient de nouveau retarder la session.