Au lendemain de l'annonce officielle du report du second tour de l'élection présidentielle, les violences entre manifestants et forces de l'ordre ont continué à agiter Conakry, la capitale guinéenne.
REUTERS - Les violences de la nuit se poursuivaient samedi matin à Conakry au lendemain de l'annonce officielle du report, à une date non précisée, du second tour de l'élection présidentielle qui aurait dû se tenir dimanche en Guinée.
Selon des habitants, les forces de sécurité ont usage de balles réelles pour tenter de mettre fin aux accrochages et aux actes de pillage.
La tension a été exacerbée par des rumeurs selon lesquelles un groupe de partisans de l'un des deux candidats, l'opposant historique Alpha Condé, auraient été volontairement empoisonnés.
"Les forces de l'ordre ont été déployées et sont intervenues. Des coups de feu ont retenti et des gens ont couru chez eux", a raconté samedi à Reuters un habitant de la banlieue
de Dixinn.
Des incidents ont également été signalés aux alentours du marché de Madina, le premier de la capitale.
Selon le témoignage du correspondant de Reuters, une soixantaine de personnes ont été soignées vendredi soir au service d'urgence de l'hôpital Ignace Deen après les violences consécutives à l'annonce du report du scrutin par le président de la commission électorale, le général malien Siaka Toumany Sangaré.
Ce nouveau renvoi de l'élection, estiment les analystes, donnera du temps à la commission électorale pour régler les problèmes apparus lors du premier tour le 27 juin, mais il pourrait aussi aggraver les risques d'affrontements ethniques, voire de nouveau putsch militaire.
Le représentant des Nations unies en Afrique de l'Ouest, Saïd Djinnit, a appelé les autorités guinéennes à ne pas tarder pour fixer une nouvelle date.