La mauvaise qualité de l'eau potable en Haïti est à l'origine d'une épidémie de choléra qui a déjà causé la mort de 135 personnes dans le pays. 1 500 malades souffrent de diarrhées.
Au moins 135 personnes sont décédées ces derniers jours en Haïti suite à une épidémie de choléra dans le nord du pays et 1.500 cas ont été recensés, a annoncé jeudi Claude Suréna, président de l'Association médicale haïtienne.
"On a recensé 135 décès (dus au choléra) et 1.498 cas de malades atteints de diarrhée (...). Selon les analyses effectuées en laboratoire, il s'agit bien du choléra", a indiqué le Dr Suréna à l'AFP, tout en expliquant qu'il s'attendait à une déclaration prochaine du gouvernement sur le sujet.
"Les hôpitaux et centres de santé sont débordés dans les régions touchées. Plusieurs centaines de personnes sont hospitalisées et nous sommes en train d'évacuer des malades vers d'autres centres" moins engorgés, a indiqué Gabriel Timothé, directeur général du ministère de la Santé.
"Certaines personnes seraient également décédées à leur domicile dans la région de l'Artibonite et dans le centre d'Haïti", selon plusieurs sources médicales.
Le choléra est une maladie hautement contagieuse, qui peut tuer en quelques heures, dont la propagation est favorisée par les défaillances des réseaux sanitaires et l'absence d'hygiène et de soins.
Après une incubation de quelques jours, la maladie débute par de violentes diarrhées vidant littéralement l'organisme de son eau. En l'absence d'une réhydratation immédiate, cette déperdition de liquides est souvent mortelle.
Présentes en nombre dans le pays depuis le séisme le 12 janvier dernier qui a fait plus de 250.000 morts et 1,5 million de déplacés, les ONG se mobilisent.
"Nous sommes en train d'évaluer la situation sur le terrain avec les partenaires internationaux et les autorités sanitaires haïtiennes", a indiqué Fanny Devoucoux, de l'ONG française Acted avant que "la poussée de choléra" ne soit identifiée.
Depuis le séisme, les ONG ont fait part de leurs craintes de voir apparaître des épidémies en raison des mauvaises conditions sanitaires dans lesquelles vit la population et l'accès difficile à l'eau potable.
Le pays, où doivent se dérouler des élections présidentielle et législatives le 28 novembre, a par ailleurs été violemment touché dernièrement par les intempéries. Dix personnes sont mortes et trois autres ont été portées disparues ces derniers jours à la suite de fortes pluies.