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Liliane Bettencourt porte plainte contre sa fille pour "violences morales"

Liliane Bettencourt a engagé des poursuites contre sa fille Françoise Meyers-Bettencourt (à dr.) pour "violences morales". Cette dernière a demandé la mise sous tutelle de sa mère à trois reprises.

AFP - Liliane Bettencourt a ouvert mercredi un nouveau front judiciaire contre sa fille, Françoise Meyers-Bettencourt, avec une plainte déposée à Nanterre pour "violences morales".

Cette plainte a été déposée mercredi auprès du parquet de Nanterre, a précisé à l'AFP un des avocats de la milliardaire, Me Pascal Wilhelm. Le parquet a confirmé l'avoir reçue et qu'il allait l'"étudier attentivement", selon une porte-parole.

Elle fait suite à une troisième demande de mise sous protection de l'héritière de L'Oréal auprès d'un juge des tutelles de Courbevoie (Hauts-de-Seine). Deux précédentes demandes de Mme Meyers-Bettencourt ont déjà été repoussées en raison de l'absence d'expertise médicale.

"Mme Bettencourt considère que le comportement de sa fille à son encontre depuis maintenant près de trois ans est constitutif du délit de violences morales", explique un communiqué de la milliardaire transmis à l'AFP.

"Les plaintes successives et acharnées, l'exposition parfaitement indécente de sa vie privée et des moindres aspects de sa santé dans la presse sont des atteintes répétées à sa tranquillité et à la sérénité à laquelle elle aspire", ajoute ce communiqué, soulignant que Liliane Bettencourt "est fatiguée et outrée de cette bataille judiciaire et médiatique déclenchée par sa fille unique".

Me Olivier Metzner, avocat de Mme Meyers-Bettencourt, a en retour qualifié cette plainte de "gadget de communication". "Ce qui est amusant, c'est que le chef de +violences morales+ concerne selon les textes une personne vulnérable, ils se tirent une balle dans le pied", a ajouté Me Metzner, débouté mercredi à Paris contre un autre avocat de Mme Bettencourt, Me Georges Kiejman, qui l'avait accusé d'être le "cerveau" d'un "complot" contre Mme Bettencourt.

"Le délit de violences morales peut effectivement concerner des personnes vulnérables mais aussi, et c'est le cas en l'espèce, des violences commises sur ascendant", a rétorqué Me Wilhelm.

Il revient désormais au parquet de Nanterre, qui mène déjà plusieurs enquêtes préliminaires dans l'affaire Bettencourt, d'ouvrir une nouvelle procédure ou de classer sans suite cette plainte. Dans cette dernière hypothèse, Mme Bettencourt se réserve d'ores et déjà la possibilité de se constituer partie civile, selon son communiqué.

La juge Isabelle Prévost-Desprez, chargée d'enquêter sur un éventuel abus de faiblesse commis par François-Marie Banier contre Mme Bettencourt, poursuit en parallèle ses investigations.

Elle a ainsi mené mardi une perquisition au domicile du Pr Gilles Brücker, que la milliardaire avait un temps désigné comme exécuteur testamentaire.

Le médecin ayant revendiqué le secret médical, la juge a placé l'ensemble des documents saisis, concernant la santé de Liliane Bettencourt, sous scellés fermés.

Le Pr Brücker, ami d'enfance de François-Marie Banier, a toujours affirmé ne pas être le médecin traitant de l'héritière de L'Oréal et n'être que "l'ami" de la milliardaire.

Récemment, M. Brücker a annoncé qu'il avait officiellement demandé de ne plus être son exécuteur testamentaire, mission assortie d'une rémunération d'un million d'euros.

Contacté par l'AFP, l'avocat de M. Brücker, Me Bérenger Tourné, a refusé de s'exprimer. "Cet acharnement me paraît absurde et déplacé à l'égard d'un médecin impeccable", a déploré Me Kiejman.

Enfin, Me Wilhelm a proposé dans un courrier adressé aux conseils de Mme Meyers-Bettencourt qu'un des petits-fils de Liliane Bettencourt, Jean-Victor Meyers, 24 ans, ait plus de pouvoir au sein de L'Oréal, selon l'entourage de la milliardaire. Il suggère que Mme Meyers-Bettencourt cède à son fils Jean-Victor une partie de ses actions afin qu'il succède à son père Jean-Pierre Meyers dont le mandat au conseil d'administration de L'Oréal arrive à échéance en 2012.