Le ministre britannique des Finances doit présenter ce mercredi un plan d'austérité devant la Chambre des Communes. Considéré comme l'un des plus sévères de l'Union européenne, il comporte des coupes budgétaires d'une ampleur sans précédent.
AFP - Le ministre des Finances George Osborne livre mercredi le verdict du gouvernement britannique, à la fois très attendu et redouté, sur la répartition de coupes budgétaires d'une ampleur sans précédent.
M. Osborne présente son plan d'austérité en milieu de journée à la Chambre des Communes, à l'issue de semaines de tractations intenses avec le Premier ministre conservateur David Cameron et leurs partenaires libéraux-démocrates au sein de la coalition au pouvoir depuis mai.
Son objectif, annoncé dès le mois de juin, est de trouver 83 milliards de livres ((95 milliards d'euros) d'économies en quatre ans, pour venir à bout d'un déficit record qui passerait ainsi de 10,1% du Produit intérieur brut (PIB) cette année à 1,1% en 2015.
Ce plan, un des plus sévères parmi les pays de l'Union européenne, se traduira par des coupes de 25% en moyenne dans chaque ministère, un pari risqué au moment où l'économie britannique donne à nouveau des signes de faiblesse.
Seuls le service national de santé et l'aide extérieure au développement ont reçu la promesse d'être épargnés.
Le ministère de la Défense, gros consommateur de crédits, a été fixé dès mardi: relativement épargné après un arbitrage du Premier ministre, il perdra 8% de son budget d'ici 2015 et devra se passer dès maintenant de son unique porte-avions opérationnel dans l'attente de la construction de deux autres.
Pour les autres ministères, la facture s'annonce très lourde. La Justice pourrait voir son budget fondre de 30% et l'Environnement de 40% d'ici quatre ans.
Plus globalement, les dépenses sociales et l'"Etat providence" britannique -le célèbre "Welfare State"- devraient être les principales victimes de l'exercice, au grand dam des associations et des syndicats.
Selon certaines études, l'austérité pourrait coûter un million d'emplois dans les secteurs public et privé.
Sachant que ces mesures seront forcément impopulaires, M. Cameron a répété qu'il n'avait pas le choix pour "sauver le pays de la faillite" après 13 années de gestion travailliste.
Tout en défendant leur bilan, les travaillistes dénoncent eux une politique "injuste" qui frappera les plus faibles et un "masochisme économique" qui risque de mettre le pays à genoux.