Le fonctionnement de près de 380 lycées est perturbé en France, ce mardi, selon le ministère de l'Éducation nationale, à l'occasion de la sixième journée de mobilisation contre la réforme des retraites. Un record depuis le début du mouvement.
AFP - La sixième journée de mobilisation contre la réforme des retraites depuis la rentrée semblait mardi la plus forte des lycéens et étudiants depuis leur entrée dans le mouvement, avec de nouvelles violences entre jeunes et forces de l'ordre.
Le nombre de lycées perturbés en France à des degrés divers était à 09H00 de 379 selon le ministère de l'Education nationale, soit le plus grand nombre recensé par le ministère à la même heure depuis le début du mouvement lycéen, après 357 mardi 12 octobre, 342 jeudi 14 ou encore 306 vendredi 15.
L'Union nationale lycéenne (UNL), première organisation, n'avait pas encore diffusé d'estimation dans la matinée mais la Fédération indépendante et démocratique lycéenne (Fidl), deuxième organisation, évoquait 1.200 lycées "engagés" dans la mobilisation dont 850 connaissant "blocage ou barrage".
La Fidl "se réjouit d'ores et déjà du succès de la mobilisation et consultera dès cet après-midi ses partenaires pour décider rapidement des suites à donner", a-t-elle écrit dans un communiqué.
Côté étudiants, le ministère de l'Enseignement supérieur faisait état mardi matin de trois universités entièrement bloquées (Bordeaux-3, Pau et Rennes-2) et de deux partiellement (Caen et Tours), tandis que Lyon-2 a été fermée.
A l'Université de Strasbourg (UdS), la plus grande de France en nombre d'étudiants (plus de 42.000 inscrits), une partie des locaux a été occupée dans la nuit de lundi à mardi, selon le bureau de l'AFP.
Des étudiants sont allés prêter main forte à des syndicalistes mardi matin pour bloquer l'un des dépôts de bus de la ville et ils tentaient également de mobiliser d'autres étudiants en vue de la manifestation du jour, prévue à 14h30 à Strasbourg. Une assemblée générale inter-éducation était prévue à 11h00 dans un des amphithéâtres de la faculté de mathématiques.
La mobilisation étudiante est donc montée d'un cran: jusqu'à présent, il n'y avait pas eu autant de blocages d'universités.
Par ailleurs, de nouveaux affrontements entre jeunes et CRS se déroulaient à nouveau mardi devant le lycée Joliot-Curie de Nanterre, déjà théâtre de violences lundi, a constaté une journaliste de l'AFP.
Quelque 200 jeunes encagoulés sont arrivés vers 09H30 devant le lycée et certains ont incendié une voiture, selon la journaliste. Une trentaine de CRS étaient la cible de projectiles et de fumigènes et la circulation était coupée dans les deux sens.
A Paris, 200 à 300 lycéens bloquaient en parti la place de la République à Paris, provoquant d'importants embouteillages, selon un journaliste de l'AFP.
Au micro d'Europe 1, la ministre de la Justice, Michèle Alliot-Marie, a promis la "fermeté" face aux "casseurs" qui s'infiltrent dans les manifestations lycéennes contre la réforme des retraites.
"Il y a des droits, le droit de faire grève, le droit de manifester. Il n'y a pas le droit de casser", a-t-elle déclaré, soulignant "un vrai problème, parce que dès qu'il y des manifestations qui se répètent, dès qu'il y a des jeunes, nous voyons s'inflitrer un certain nombre de petits groupes qui sont purement et simplement des casseurs".
Dans la nuit de lundi à mardi, le collège Val d'Huisne du Mans a été entièrement détruit par un incendie, vraisemblablement d'origine criminelle. Il n'était pas fait de lien mardi matin avec les violences intervenues dans le pays depuis plusieurs jours en marge de la mobilisation sur les retraites.