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Plus de dix jours après la coulée de boue toxique qui s'est déversée dans leur village, provoquant 9 morts, les habitants de Kolontar commencent à revenir chez eux. Ils avaient été évacués samedi d'urgence, par crainte d'une seconde coulée.

AFP - Les habitants de Kolontar, où une coulée de boue toxique s'est déversée le 4 octobre, revenaient progressivement chez eux vendredi après avoir été évacués d'urgence samedi dernier, a constaté un journaliste de l'AFP.

"L'espoir meurt en dernier, donc j'espère que les choses vont finir par s'arranger, même si j'ai tout perdu", a déclaré à l'AFP Ferenc Farkas, 84 ans, qui attendait dans la ville d'Ajka le bus qui devait le ramener à Kolontar.

Quelque 800 habitants de Kolontar avaient été évacués d'urgence samedi tôt dan

s la matinée, car les autorités craignaient une deuxième coulée de boue toxique. La première inondation, consécutive à la rupture d'un réservoir de l'usine de bauxite-aluminium d'Ajka, à 160 km de Budapest, a fait 9 morts et 150 blessés.

"Je suis né à Kolontar et c'est ici que je vais mourir: je n'ai jamais pensé partir", déclare M. Farkas.

"Je voudrais que l'usine ne redémarre plus jamais, mais je sais qu'il y va du travail de milliers de personnes", a de son côté confié Katalin Szaldi, 63 ans, qui retourne aussi à Kolontar.

L'usine MAL, à l'origine de l'accident, aurait dû reprendre sa production à midi vendredi. La société MAL, qui était propriétaire de l'usine, est passée sous le contrôle de l'Etat qui l'a nationalisée mardi.

Mais le redémarrage a pris du retard en raison de "problèmes administratifs", a expliqué Timea Petroczi, une porte-parole des services de lutte contre les catastrophes, qui a promis de nouvelles informations en fin d'après-midi.

D'autres personnes ont en revanche décidé de tirer un trait sur leur vie à Kolontar. Les grand-parents d'Anastasie et Sandor Takacs, 10 et 11 ans, confient qu'il ne veulent pas mettre en danger la vie de leur petits-enfants, qu'ils élèvent depuis leur naissance.

A Kolontar, la boue rouge a détruit 35 maisons. Pour protéger le village d'une éventuelle deuxième inondation, les autorités ont fait construire un système de digues, qui dévierait le cours de la boue toxique en cas de nouvelle coulée.