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Des sites Web censurent une partie du discours inaugural d'Obama

Sina et Sohu, les deux principaux portails Internet chinois, ont ôté du discours d'investiture de Barack Obama toutes les références au communisme. Et coupé l'intégralité du passage sur la dissidence chinoise.

REUTERS - Plusieurs portails internet chinois ont supprimé la référence au communisme dans leur traduction du discours d'investiture de Barack Obama.

"Souvenez-vous que les précédentes générations ont tenu tête au communisme et au fascisme pas seulement avec des missiles et des chars, mais avec des alliances solides et des convictions durables", a déclaré Barack Obama dans son allocution de 18 minutes sur les marches du Capitole.



"A ceux qui s'accrochent au pouvoir par la corruption et la fraude, et en bâillonnant la dissidence, sachez que vous êtes du mauvais côté de l'histoire, mais que nous vous tendrons la main si vous êtes prêts à desserrer votre poing", a-t-il ajouté.

Quand l'interprète a prononcé le mot "communisme", la télévision centrale chinoise est soudainement devenue silencieuse et l'image du discours a cédé la place à celle d'un présentateur qui a interrogé un expert sur les difficultés économiques auxquelles devra s'atteler Obama. L'analyste a semblé tout aussi pris de court que son interlocuteur, selon un extrait diffusé sur le site de partage vidéo Youtube.



Dans les traductions disponibles sur les portails les plus lus de Chine, comme Sina ou Sohu, le mot "communisme" a disparu, tout comme le paragraphe sur la dissidence.


Un autre portail très regardé, Netease, a coupé intégralement le paragraphe sur le communisme mais conservé celui sur la dissidence, qui est largement approuvé par les blogueurs.

Le discours apparaît dans son intégralité sur le site de la chaîne Phoenix TV, basée à Hong Kong, et en anglais sur le site du quotidien d'Etat anglophone China Daily.


La Chine a fermé plus de 200 sites internet ces derniers jours, officiellement pour contenu "vulgaire", mais beaucoup voient dans cette mesure un moyen de faire taire les voix dissidentes dans une année très sensible en raison du 20e anniversaire des massacres de la place Tiananmen.