logo

Des Roms ont subi des tests ADN, selon la Ligue des droits de l'Homme

Un militant de la Ligue des droits de l'homme a confirmé au micro de FRANCE 24, que nombre de Roms d'un camp du Val d'Oise avaient subi des tests ADN, sans pour autant avoir été arrêtés ou placés en garde à vue.

Les autorités ont procédé à des prélèvements ADN sur des Roms qui occupaient un terrain de façon illégale à Méry-sur-Oise. C’est ce qu’a pu constater Hélène Frade, reporter à France 24, qui s’est rendue il y a quelque jours dans ce camp du Val d’Oise.

Des Roms, venus de Roumanie et pour la plupart en situation légale, venaient en effet de faire l'objet de prélèvements ADN, selon la Ligue des droits de l’homme.

Prenant l’exemple d’une femme du camp dont le récépissé de titre de séjour n’expire pas avant décembre 2010, Jean-Claude Vitran, militant de la Ligue, s’indigne : "Il est totalement anormal, si ce n'est illégal, de lui prélever son ADN. On va nous dire qu'au titre du Fichier national des empreintes génétiques, elle est en situation de délit car elle est sur un terrain appartenant à autrui. Néanmoins, comme elle n'a pas été placée en garde à vue et qu'elle n'a pas été arrêtée, il n'y a aucune raison de prendre son ADN."

Contacté par France24, le parquet de Pontoise a pour sa part déclaré avoir détruit les tests en question.

Des associations portent plainte contre un "fichier ethnique" sur les Roms

Par ailleurs, les avocats de quatre associations de défense des Roms et des gens du voyage ont déposé plainte contre l’existence d’un "fichier ethnique, illégal et non déclaré" de la gendarmerie sur les Roms.

Selon la plainte émanant de La Voix des Roms, de l'Union française d'associations tsiganes (Ufat), de la Fédération nationale des associations solidaires d'action avec les Tsiganes et les gens du voyage (Fnasat) et de l'Association nationale des gens du voyage catholiques (ANGVC), des documents de l'Office central de lutte contre la délinquance itinérante (OCLDI) seraient destinés à "effectuer une généalogie des familles tsiganes".

Le ministère de l'Intérieur nie pour les fichiers sur les Roms

Pour ces associations, "cela ne semble possible qu'avec l'utilisation d'un fichier" : celui des "Minorités ethniques non sédentarisées" (Mens). Le ministère de l'Intérieur a déclaré "ne pas en avoir connaissance" et a d'ailleurs toujours nié l’existence de tels fichiers. Il va néanmoins diligenter un "contrôle".

Si elle était confirmée, l'existence d'un "fichier ethnique", toujours niée par les autorités françaises, relancerait la polémique sur les expulsions de Roms, notamment dénoncées par le Comité des Nations unies pour l’élimination de la discrimination raciale. Notamment depuis la mise au jour, à la mi-septembre, de l'existence d'une circulaire du ministère de l'Intérieur où les Roms étaient explicitement ciblés pour les reconduites à la frontière.