Durant deux jours, des personnalités du football se retrouvent au "Leaders in Football" à Chelsea pour échanger sur les défis économiques et stratégiques. L'occasion pour les pays candidats aux Mondiaux 2018 et 2022 de faire valoir leurs atouts.
Depuis deux ans, les représentants des principaux acteurs du ballon rond - dirigeants de clubs, de fédérations, joueurs - se réunissent à l'occasion d'un colloque, Leaders in Football, qui prend la forme d'un Davos ou du TED [Technology Entertainment Design]. Cette rencontre, dont la troisième édition se tient les 7 et 8 octobre au club de Chelsea (propriété de Roman Abramovitch), est l'occasion de discuter des enjeux et des problématiques que rencontre le football moderne.
Mais ce sont les présentations des candidatures pour les Coupes du monde 2018 et 2022 qui ont particulièrement ponctué cette première journée de colloque. À noter que pour la première fois, les pays en charge de l'organisation de deux Mondiaux seront désignés en même temps, le 2 décembre. La pression se lit déjà sur les visages des représentants des pays candidats qui ont dû, en public, défendre leur dossier.
Tractations dans les coulisses
En attendant, le lobbying bat son plein, tout en se voulant discret. Interrogé sur les pronostics, le président de la candidature anglaise pour 2018, Andy Anson, préfère botter en touche : "Nous ne parlons pas des tractations en public, c'est un accord commun", commente-t-il.
Les jeux sont serrés entre les quatre dossiers pour le Mondial 2018. Deux candidatures jointes, Espagne-Portugal et Hollande-Belgique (également candidats pour 2022 comme les Russes) font face à deux pointures du football international, la Russie et l'Angleterre. Pour départager des dossiers bien ficelés, les tractations ont toute leur importance et peuvent faire la différence.
Dans les starting-blocks pour 2022, trois pays qui ont déjà accueilli la grande messe (les États-Unis, le Japon et la Corée du Sud), veulent faire valoir leur expérience pour contrer les fraîches candidatures qatarie et australienne. L'Australie a choisi de ne pas faire de détour par Londres, jugeant inutile un déplacement hors des regards officiels de la Fifa. Un choix stratégique pas forcément partagé par ses adversaires, à l'image de Sunil Gulati, président de la candidature américaine : "Lorsque un panel juge, ce n'est pas seulement 24 personnes qui votent mais bien plus que ça", estime-t-il.