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Jérusalem sous tension avant la fin du moratoire sur la colonisation

Par crainte de violences après la mort de deux Palestiniens, la police israélienne a interdit, ce vendredi, l'accès à l'esplanade des Mosquées aux musulmans de moins de 50 ans. Le moratoire gelant la colonisation israélienne expire ce dimanche.

La crainte de nouveaux heurts demeure vive ce vendredi à Jérusalem, deux jours après le meurtre d'un Palestinien par un vigile israélien. Alors que les négociations directes entre les deux parties sont toujours menacées par la question des colonies, Barack Obama a, de nouveau, plaidé à l'ONU pour la conclusion d'un accord de paix d'ici un an.

En cette journée de prière, la police israélienne, qui redoute des manifestations pouvant dégénerer, a interdit l'accès à l'esplanade des Mosquées aux hommes musulmans de moins de 50 ans. "L'ambiance est très tendue, constate Gallagher Fenwick, correspondant de France 24 à Jérusalem. Il y a eu jeudi soir de nouveaux clashes entre de jeunes Palestiniens et les forces israéliennes, qui ont été déployées par centaines dans la vieille ville."

Un pêcheur palestinien tué par la marine israélienne

La Cisjordanie est également sous le coup d'un blocage strict depuis mardi, tous les points de passage vers Israël étant fermés jusqu'à la fin du mois en raison d'une fête juive.

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Jérusalem sous tension avant la fin du moratoire sur la colonisation

Ce vendredi, un jeune pêcheur palestinien a été tué par la marine israélienne, parce qu'il aurait, selon Tsahal, dépasser la limite autorisée par l'armée. Mercredi, un Palestinien a également été tué par un Israélien en charge de la sécurité de colons juifs, dans le quartier arabe de Silouane, déclenchant des affrontements à Jérusalem-est.

Ce regain de tensions intervient alors que le moratoire sur le gel partiel de la colonisation [ce texte a suspendu la construction de logements israéliens dans une partie des territoires attribués aux Palestiniens par les traités internationaux, notamment en Cisjordanie], en vigueur depuis 10 mois, doit expirer ce dimanche. Mahmoud Abbas, président de l'Autorité palestinienne, a menacé à plusieurs reprises de quitter la table des négociations directes avec Israël si ce gel n'était pas prolongé.

Des constructions "modestes"

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a indiqué officiellement qu'il refusait toute extension du moratoire. Israël tente cependant de minimiser l'ampleur des constructions futures en Cisjordanie, un haut responsable ayant indiqué ce vendredi matin qu'elles seraient "modestes". "Benjamin Netanyahou participe à des efforts intensifs pour trouver un compromis susceptible de satisfaire les deux parties", a ajouté ce responsable.

Si le Premier ministre ne souhaite pas porter la responsabilité d'une nouvelle rupture des négociations directes, qui ont repris le 2 septembre sous l'égide de Barack Obama, après 20 mois d'interruption, il doit aussi satisfaire les exigences de l'aile dure de son cabinet, farouchement opposée à une prolongation du moratoire.

"Le processus de paix est certes un point important dans l'agenda de Benjamin Netanyahou, mais se maintenir au pouvoir en tant que Premier ministre, et ne pas prendre de décisions susceptibles de diviser sa coalition, le sont tout autant, estime Gallagher Fenwick. Le suspense reste donc entier quant à ce qu'il va se passer dimanche."

Obama exhorte Israël à prolonger le moratoire

"Les négociateurs israéliens et palestiniens sont restés à Washington et tentent apparemment de trouver une solution créative à ce problème, poursuit-il. Une solution qui devrait même être magique compte tenu des divergences qui demeurent, les positions des deux camps étant totalement incompatibles sur le sujet des colonies." Jeudi, dans le cadre solennel des Nations unies, le président américain a plaidé pour la poursuite des négociations de paix et pour la prolongation du moratoire sur la colonisation.

"L'année prochaine, nous pourrions avoir un accord qui nous mènera à accueillir un nouveau membre des Nations unies : un État de Palestine indépendant, vivant en paix avec Israël", a rêvé Barack Obama.