
Pour les syndicats, la nouvelle journée d'action contre le projet de réforme des retraites, jeudi, est un test. Plus les manifestants seront nombreux, plus le bras de fer engagé avec le gouvernement tournera à leur avantage, estiment-ils.
Après une première journée d’action le 7 septembre dernier, les syndicats organisent une nouvell
e journée de mobilisation contre la réforme des retraites, ce jeudi.
L’appel a été lancé par l’intersyndicale CGT-CFDT-CFTC-CFE/CGC-FSU-Unsa.
Avant même que les cortèges ne s’ébranlent - quelque 231 manifestations sont prévues aujourd’hui - les chiffres concernant le taux de grévistes commencent à tomber.
Dans l’Éducation nationale, un enseignant sur quatre est en grève, selon le ministère, primaire, collèges et lycées confondus.
À la Poste, quelque 16,5 % du personnel était répertorié comme gréviste à 10h, contre 22,07 % lors de la précédente journée de mobilisation.
La direction de la SNCF, de son côté, annonce un taux de grévistes de 37,06 %
, tandis
- Lire le communiqué de l'intersyndicale appelant à la grève le 23 septembre
- La carte des mobilisations sur le site de la CFDT
- La carte des mobilisations sur le site de la CGT
- Le texte adopté en première lecture par l'Assemblée nationale
- Le dossier législatif sur la réforme des retraites sur le site de l'Assemblée nationale
que la CGT affirme, elle, qu'il s'élève à 49,85 %, contre 51,8 % le 7 septembre. Le trafic dans la matinée était conforme aux prévisions.
En ce qui concerne les transports de la RATP en Île-de-France, le trafic est meilleur que ce qui avait été annoncé, avec plus de 4 rames de métro sur 5, plus de un RER A sur 2 et un RER B sur trois.
Reste que c’est essentiellement dans la rue que va se jouer cette journée. De l
La grève - dont le droit est garanti en France par la Constitution - est une cessation collective et concertée du travail destinée à appuyer des revendications professionnelles.
Dans le privé
Tout salarié a le droit de faire grève. L’employeur pourra retenir la part du salaire correspondant à la durée de la grève.
Dans le public
Toute grève, même si elle est inférieure à une journée, donne lieu à une retenue de 1/30e de la rémunération mensuelle. Toutefois, dans les fonctions publiques hospitalière et territoriale, la retenue sur salaire est strictement proportionnelle à la durée de la grève.
Certains personnels ne disposent pas du droit de grève (police, CRS, militaires…). D’autres sont astreints à un service minimum (agents hospitaliers…).
’ampleur de la mobilisation dépendra sans doute, en effet, l’avenir du mouvement. Les syndicats ont exprimé leur confiance en une mobilisation importante contre un texte adopté en première lecture à l’Assemblée nationale, et qui doit maintenant être examiné au Sénat, sans doute à partir du 5 octobre - la date exacte doit être arrêtée le 29 septembre.
Le secrétaire général de la CFDT, François Chérèque, a ainsi estimé mercredi
que la protestation était "en train de gagner le soutien populaire". De son côté, le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, a déclaré jeudi matin sur Canal + que la mobilisation contre le projet de réforme des retraites allait "être forte", jugeant que le chef de l'État "devrait constater au plus tôt l'ampleur du désaccord", faute de quoi, il faudra "créer de nouvelles initiatives".
Un chiffre servira de repère : celui de la mobilisation du 7 septembre. À cette date, le nombre de manifestants s'était élevé à 1,12 million de personnes, selon le ministère de l'Intérieur, et à plus de 2,7 millions, selon la CGT.
L'inconnue réside dans la mobilisation des étudiants et des lycéens, qui étaient peu nombreux dans les rues lors de la dernière journée de grève. Le secrétaire général de FO, Jean-Claude Mailly, a souhaité qu'ils rejoignent le mouvement.
Dès vendredi, l'intersyndicale se réunira pour décider des suites à donner au mouvement. D'ores et déjà, dans certaines entreprises et certaines unions syndicales locales ou départementales circulent des appels à des grèves reconductibles dès le 24 septembre.
Le ministre du Travail, Éric Woerth, a répété, mercredi, que "le cœur de la réforme" - à savoir le recul de l'âge légal de départ à la retraite à 62 ans - ne changerait pas, cette disposition étant, selon lui, "juste et nécessaire".