
Le Premier ministre japonais Naoto Kan a sauvé son poste à la tête du parti au pouvoir, le Parti démocrate (PDJ), en battant largement Ichiro Ozawa lors d'une élection interne, ce mardi. Il reste ainsi Premier ministre.
REUTERS - Le Premier ministre japonais Naoto Kan, en fonctions depuis le mois de juin, a remporté mardi la primaire au sein de sa formation, le Parti démocrate (PDJ), et va de ce fait pouvoir se maintenir à la tête du gouvernement.
Si son grand rival Ichiro Ozawa l'avait emporté, Naoto Kan n'aurait eu d'autre choix que de démissionner du gouvernement, en vertu de la tradition voulant que le Premier ministre soit dans le même temps chef de son parti. Le Japon se serait ainsi retrouvé avec un sixième Premier ministre en seulement trois ans.
Le chef du gouvernement doit tenir une conférence de presse à 17h30 locales (08h30 GMT).
Si Kan, âgé de 63 ans, jouit d'une plus grande popularité au sein de l'opinion publique, son rival dirige quant à lui la principale faction du parti, ce qui rendait l'issue du vote particulièrement incertaine.
Au total, Naoto Kan a remporté 721 points sur un total de 1.212 représentant l'ensemble des votes, soit une victoire assez nette sur Ichiro Ozawa, âgé de 68 ans.
Dans le détail, il s'avère que Kan l'a emporté de justesse au niveau du vote des élus nationaux, le collège qui a le poids le plus important puisqu'il représentait 812 points. A ce niveau-là, Ozawa a recueilli 400 points, soit pratiquement la moitié.
En revanche, dans les deux autres collèges, la victoire de Naoto Kan est plus franche. Ozawa n'a remporté que 40 des 100 points correspondant au vote des élus locaux, et seulement 51 des 300 points correspondant au vote des 342.500 adhérents et sympathisants enregistrés du PDJ.
Si Naoto Kan sauve ainsi son poste de Premier ministre, le bon score d'Ozawa parmi les élus nationaux signifie qu'il va devoir composer avec un adversaire revigoré. Cela risque de compliquer sa tâche à la tête du gouvernement, notamment pour ce qui est des efforts à entreprendre pour juguler la dette publique.
La question épineuse de la TVA
La première tâche de Naoto Kan va ainsi être de tenter de rassembler le PDJ sous sa bannière en évitant qu'Ozawa ne lui fasse trop d'ombre. C'est à cette condition qu'il pourra s'attaquer au problème de la dette et faire face à la hausse du yen. La devise japonaise est au plus haut de ces quinze dernières années, ce qui pénalise les entreprises sur les marchés extérieurs.
Au cours de la campagne interne, Naoto Kan s'est engagé à contenir les dépenses publiques et à limiter l'émission de nouvelles dettes sur les marchés du crédit pour juguler la dette publique, qui représente pratiquement le double du PIB japonais.
Il veut aussi engager un débat national sur le relèvement de la TVA, actuellement de 5%, qui permettrait, dit-il, de financer le coût croissant des prestations sociales liées au vieillissement de la population.
Le PDJ a mis fin l'an dernière à un demi-siècle de domination quasi continue du Parti libéral-démocrate (PLD) sur le gouvernement japonais.
Mais il a perdu pied sous le gouvernement du prédécesseur de Naoto Kan, Yukio Hatoyama, et a perdu sa majorité au Sénat lors des élections de juillet. L'annonce d'un relèvement possible de la TVA par Naoto Kan a largement contribué à ce revers électoral.