Le réalisateur français Claude Chabrol, figure du mouvement la Nouvelle Vague, est décédé dimanche à l'âge de 80 ans. La Caméra de la Berlinale 2009 lui avait été décernée pour l'ensemble de sa carrière.
Le cinéaste français Claude Chabrol s’est éteint dimanche matin à l'âge de 80 ans. Auteur d’une œuvre prolifique, il était une des figures de la Nouvelle Vague du cinéma français, aux côtés de François Truffaut et de Jean-Luc Godard. Épicurien convaincu et impertinent, le réalisateur du "Beau Serge", de "La Cérémonie" ou encore de "Merci pour le chocolat" aura épinglé les travers et les mœurs de la bourgeoisie de province, avec un humour grinçant et une cruauté jubilatoire.
Né le 24 juin 1930 à Paris, dans une famille de pharmaciens, il passe son adolescence dans la Creuse, pendant la Seconde Guerre mondiale, avant de s'inscrire aux facultés de lettres et de pharmacie de Paris. Licencié ès lettres, il participe en tant que critique de cinéma au lancement de la Nouvelle Vague en écrivant pour les "Cahiers du cinéma" (1952-1957), aux côtés de François Truffaut et Jacques Rivette.
Cinéphile passionné, Claude Chabrol se révèle rapidement en tant que réalisateur avec "Le Beau Serge" (1957), son premier long-métrage devenu culte, qui obtient le prix Jean Vigo et le grand prix du Festival de Locarno en 1958, et "Les Cousins" qui remporte en 1959 l'Ours d'or du Festival de Berlin.
Il contribue à révéler le talent de l'actrice Stéphane Audran, son épouse, qui sera l'une de ses interprètes fétiches ("La femme infidèle", "Le Boucher", en 1969, "Juste avant la nuit", en 1970) et celui d’Isabelle Huppert avec "Violette Nozière" (en 1978), célèbre empoisonneuse parricide dans les années trente.
"Il avait la particularité de choisir et de révéler des acteurs incroyables. Notamment des actrices telles que Stephane Audran, Marie Trintignant et Isabelle Huppert", explique Alain Kruger, ancien directeur et rédacteur en chef de Première, actuellement chroniqueur cinéma de France 24. Il confiera à cette dernière le rôle principal dans cinq autres films dont "Une Affaire de femmes" (1988), "La Cérémonie" (1995) et "Merci pour le chocolat" (2000, Prix Louis-Delluc), élargissant sa galerie de "monstres", mais aussi "Madame Bovary".
Deux polars provinciaux, plus légers, "Inspecteur Lavardin" et "Poulet au vinaigre", tournés avec le comédien Jean Poiret, seront très bien accueillis par le public.
L'ensemble de sa carrière (plus de 80 films pour le cinéma et la télévision) a été couronnée par le Prix René Clair de l'Académie française (2005) et le Grand prix 2010 des auteurs et compositeurs dramatiques.
Auteur, réalisateur et producteur de films, il était père de quatre enfants.