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Le Premier ministre libanais Saad Hariri a fait un nouveau geste d'apaisement en direction de Damas, admettant qu'il avait accusé les autorités syriennes de l'assassinat de son père Rafic, en 2005, pour des raisons "politiques".

AFP - Deux mois après ce drame qui a plongé le Liban dans une crise politique aiguë et sous la pression de l'opposition libanaise et de la communauté internationale, la Syrie a été contrainte de retirer ses troupes du Liban après trois décennies de présence.

Le camp de M. Hariri avait aussi accusé la Syrie d'avoir planifié l'assassinat de plusieurs personnalités libanaises anti-syriennes, dont un ministre et trois députés, après celui de l'ex-Premier ministre.

Le "travail du TSL n'a rien à voir avec des accusations politiques hâtives. Il y a une enquête et un tribunal qui ne se soucie que de preuves", a encore dit Saad Hariri.

Il a fait allusion à de "faux témoins" qui ont "détruit les relations entre la Syrie et le Liban et politisé l'assassinat", ajoutant qu'une "nouvelle page a été ouverte dans ces relations depuis la formation du gouvernement libanais".

Propulsé dans l'arène politique après l'assassinat de son père, Saad Hariri n'avait jamais eu de contacts officiels avec le régime syrien jusqu'à la formation de son gouvernement fin 2009. Depuis il a effectué cinq visites en Syrie et le président syrien Bachar el-Assad est venu une fois au Liban.

"Nous avons procédé à une réévaluation de nos erreurs commises vis-à-vis de la Syrie et qui ont porté atteinte au peuple syrien et aux relations entre les deux pays", a encore dit le Premier ministre libanais.

En août dernier, le chef du Hezbollah chiite libanais Hassan Nasrallah, un proche allié de la Syrie, a accusé Israël d'être derrière l'assassinat de Rafic Hariri. En juillet, il avait dit s'attendre à ce que le TSL accuse des membres de son parti d'implication dans ce meurtre.

La date de publication de l'acte d'accusation n'a pas encore été précisée.

Les deux premiers rapports de la commission d'enquête de l'ONU sur cet assassinat avaient conclu à des "preuves convergentes" mettant en cause les renseignements syriens et libanais.