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Défago s'impose dans la descente de Wengen

Le Suisse Didier Défago a remporté la plus longue descente de la saison à Wengen. Il s'impose devant les Américains Bode Miller et Marco Sullivan, respectivement deuxième et troisième.

AFP - Le Suisse Didier Défago est sorti de l'ombre de ses compatriotes pour remporter samedi sous le soleil de Wengen la descente du Lauberhorn, la plus longue (4480 m) de la Coupe du monde masculine de ski alpin, la plus éclatante aussi pour un Helvète.

Le skieur de Morgins, 31 ans, avait cru rompre la glace en gagnant en décembre 2002 le super-G de Val Gardena (Italie), mais cette victoire était restée sans lendemain, du moins jusqu'à ce jour.

"Que pour mon premier podium en descente, je gagne et que ça se passe ici, c'est fantastique", s'est exclamé le Valaisan.

"Ces dernières années, j'étais quand même dans le coup avec des podiums, surtout en fin de saison. C'est vrai que Didier Cuche a fait deux grosses dernières saisons. Les jeunes de l'équipe, avec leurs résultats, m'ont aussi donné envie d'aller plus loin. Alors je ne parlerais pas de découragement, j'y ai toujours cru", a-t-il expliqué.


Situation favorable

"Déjà à Adelboden, j'ai senti qu'on attendait plus les autres (Suisses). On a une équipe assez forte et c'est un peu logique qu'on parle d'eux. Disons que j'apprécie cette situation. On est moins sollicité et on dispose de plus de temps pour la récupération", a encore remarqué "Def", papa d'une petite Alexane.

Sa victoire a récompensé la régularité, qui a fait défaut aux favoris, sur les différentes portions du serpentin de Wengen. "C'est vrai que je n'ai pas commis de grosses fautes", a reconnu le vainqueur, qui a suppléé la performance en demi-teinte du vétéran Cuche (10e), du jeune loup Carlo Janka (12e) et de l'affirmé Daniel Albrecht (13e).

En devançant la paire américaine Bode Miller-Marco Sullivan, Défago a empêché le premier d'égaler le record de trois victoires consécutives que l'Autrichien Franz Klammer, considéré comme le plus grand descendeur de l'histoire, avait signé sur le Lauberhorn (1975/76/77).

Miller, nullement du genre à se plaindre, a pourtant une excuse. "Je n'arrive pas à me débarrasser de la blessure (une entorse) à la cheville gauche contractée à Beaver, ça me fait mal dans la chaussure, surtout dans les virages à gauche et je n'arrive pas encore à tenir la pression jusqu'au bout. Et il y a beaucoup de courbes à gauche à Wengen. Le slalom ne me laisse pas le temps de guérir", a expliqué le champion du New Hampshire (Côte Est).


Cherche patron

Défago est le 5e vainqueur en autant de descentes disputées cette saison. Du jamais vu. A mi-saison, ils sont une dizaine à encore espérer conquérir le globe de la spécialité.

"Les duels entre deux marques, c'est fini. Tous les fabricants ont maintenant de bons coureurs et le niveau moyen s'est élevé", a remarqué Miller en spécialiste. Le skieur de Franconia a connu cinq marques différentes depuis le début de sa carrière.

Dans ce contexte, les Autrichiens ont sombré, à l'image de Michael Walchhofer, relégué à la 26e place à 3 sec 39 après une grosse faute, et Klaus Kröll, tombé puis reparti (50e à 7 sec 35).

Le meilleur des "rouge-blanc-rouge", Georg Streitberger, s'est classé 18e. Peut-on d'ailleurs encore parler de Wunderteam pour une équipe au sein de laquelle Hermann Maier est également à la peine (26e), du moins en descente ?

Prochaine étape du circuit, la plus prestigieuse aussi, Kitzbühel est à même d'insuffler une nouvelle énergie à la Maison d'Autriche. Et puis Benjamin Raich, qui ne participait pas à la descente, reste en tête du classement général, devant le Français Jean-Baptiste Grange, également au repos samedi pour mieux aborder le slalom dominical.
  

Tags: Ski alpin, Suisse,