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Alors que les salariés d'une usine de Strasbourg pensaient, après des années d'attente, avoir trouvé en General Motors, leur ancien propriétaire, un repreneur, un groupe belge vient de déposer une offre de reprise de dernière minute.

Coup de théâtre à l’usine de fabrication de transmission automatique de Strasbourg où les salariés n’y comprennent pas grand-chose. Ce qui semblait être une simple formalité - la reprise du site par son ancien propriétaire General Motors - vient de tourner au mauvais feuilleton. Un invité surprise belge a soumis une offre de dernière minute concurrente à celle de GM.

"On a un peu l’impression d’être dans un épisode de Dallas", reconnaît Robert Rolland, représentant syndical CGT. Les quelque 1100 employés du site pensaient avoir obtenu un bon accord avec GM qui assurerait leur travail en contrepartie d’une réduction des coûts salariaux de 10 %. "Nous avons toujours estimé que la meilleure solution pour nous était de revenir dans le giron de General Motors", affirme Jean-Marc Rulhand, délégué CFDT.

Mais voilà que le 1er septembre, au lendemain de la date limite de dépôts des dossiers de reprise de l’usine, la rumeur enfle. Le groupe industriel belge Punch aurait offert 3 millions de dollars pour le rachat de l’usine. GM Strasbourg, qui lui ne met qu’1 dollar symbolique sur la table, confirme rapidement la rumeur. "Ces dernières heures, le groupe Punch a déposé une offre modifiée de dernière minute auprès du tribunal des faillites de New York", (qui gère le volet judiciaire de la faillite de GM), peut-on lire dans leur communiqué.

Deux Punch pour une offre

Sur place, c’est l’étonnement. Punch ? L’entreprise s’était retirée une première fois de la course au rachat en mai dernier. Contactée par France24.com, la direction de Punch International dément toute nouvelle offre. "Nous avons vendu toutes nos activités dans l’automobile l’année dernière et ne comptons pas faire d’acquisition dans ce secteur", assure Wim Deblauwe, le PDG du groupe.

Reste que l’offre existe bel et bien. Une lettre transmise au tribunal des faillites de New York en date du 1er septembre le confirme. Mais la confusion et le trouble sont compréhensibles. Même la justice américaine y a perdu son anglais : ce n’est pas Punch International comme le pensait le tribunal, mais Punch Corporation qui veut mettre la main sur l’usine de Strasbourg. "Punch International n’a rien à voir là-dedans, Punch Corporation est une filiale de la holding CreaCorp", explique Mark Mas, conseiller légal de CreaCorp. Un lien de parenté existe pourtant puisque CreaCorp détient plus de 6% du capital de Punch International…

Le tribunal des faillites de New York doit statuer sur le sort de l’usine le 7 septembre. À priori, avec 3 millions de dollars sur la table, l’offre de Punch semble plus intéressante. Un doute subsiste pourtant sur le volet social de leur proposition. La société affirme reprendre à son compte l’accord entre GM et l’usine. Même la sauvegarde des postes ? "Nous n’avons pas tous les détails concernant cette question", répond Mark Mas.