Selon le rapport de la Mission interministérielle d'inspection du logement social, révélé par La Tribune, la dette des organismes HLM qui ont souscrit à des emprunts toxiques s’élève à plus de 7 milliards d’euros.
Quand les subprimes rattrapent les logements sociaux… La Mission interministérielle d’inspection du logement social (Miilos) a constaté que depuis 2007, les organismes HLM n’ont pas hésité à souscrire des prêts adossés à des produits financiers toxiques de type subprimes, révèle mercredi le quotidien économique La Tribune.
Une mode qui a culminé en 2008 puisque 22,5% des 151 offices HLM contrôlés y avaient eu recours. Mais même en 2009, alors que la crise des subprimes était déjà largement en cours, 27 établissements ont continué ce jeu dangereux.
Et le réveil a été brutal confirme la Miilos. Aujourd’hui, la dette des organismes de gestion HLM qui se sont laissés tenter par ces prêts dépassent les 7 milliards d’euros. Tous ne sont pas logés à la même enseigne. Dans la majorité des cas, la part de ces produits dans la masse globale de la dette ne dépasse pas les 5%. Mais pour 12 d’entre eux, elle dépasse les 10% et culmine même à 50% pour certains.
Mesures d’économie
Ce triste résultat est autant imputable aux offices HLM qu’aux banques, note encore le rapport. En effet, au plus fort de l’engouement pour ces investissements à risques, les établissements financiers vantaient les prêts adossés à des emprunts de type subprimes car ils permettaient de bénéficier d’un taux d’intérêt plus bas que la moyenne. Sauf qu’il s’agit d’un taux variable et avec l’effondrement du système, il a explosé…
"Nous craignons maintenant une augmentation des sinistres", prévient dans La Tribune Daniel Dauvet, chef adjoint de la Miilos. Les établissements concernés vont, en effet, devoir constituer des provisions pour assurer le remboursement de leur dette. Autant d’économies qu’il va falloir faire par ailleurs…
Déjà en septembre 2009, un établissement lyonnais spécialisé dans le logement social avait justifié des mesures d’économie par une ardoise de 49 millions d’euros due à la crise des subprimes. Une situation qui risque, au final, de ne pas arranger les affaires des locataires de ces habitations…
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