
Alors que la Belgique traverse une profonde crise identitaire, l'office du tourisme flamand crée la polémique en publiant une carte montrant une Flandre indépendante - la région néerlandophone du nord du pays - sur Internet.
AFP - Le service de promotion de la Flandre, la région néerlandophone du nord de la Belgique, affiche sur internet une carte montrant une Flandre indépendante, a dénoncé mardi un responsable francophone bruxellois, alors que l'incertitude règne sur l'avenir du royaume.
Publiée sur le site www.visitflanders.co.uk, la carte montre une Flandre bordée par la "Côte flamande" (la mer du Nord, ndlr), par la "Hollande", la France et, au sud, par la "Belgique", réduite à l'actuelle Wallonie, la région francophone du sud du pays, dont le nom n'est pas mentionné.
Bruxelles, capitale de la Belgique peuplée à 90% de francophones mais géographiquement enclavée en Flandre, semble être une ville flamande comme une autre, sans référence à son statut actuel de ville-région disposant d'une large autonomie.
La même carte avait déjà été publiée en avril dans une brochure de l'office du tourisme flamand. Les responsables avaient à l'époque parlé d'une méprise, puis évoqué un problème avec un sous-traitant.
Quatre mois plus tard, elle figure toujours sur le site destiné aux touristes britanniques, ont relevé mardi des internautes, notamment sur le site de micro-blogging Twitter.
"Cette-fois, la coupe est pleine!", a réagi le ministre régional Christos Doulkeridis, chargé notamment du tourisme à Bruxelles.
"Rien ne peut plus empêcher de penser à une stratégie délibérée, une volonté profonde de présenter la Flandre comme étant un pays à part entière, annexant Bruxelles sans scrupules. C'est particulièrement interpellant en cette période de négociations institutionnelles!", a-t-il ajouté.
Deux mois après les élections qui ont vu le parti indépendantiste flamand N-VA devenir la plus grande formation politique du pays, la Belgique n'a toujours pas de gouvernement.
En parallèle à la constitution d'une coalition, sept partis francophones et néerlandophones négocient un transfert de pouvoirs supplémentaires aux régions, une revendication de la Flandre.
Ces discussions achoppent notamment sur le statut de la région bruxelloise, qui pour le leader de la N-VA Bart De Wever devrait être cogérée par la Flandre et la Wallonie, alors que les francophones veulent au contraire renforcer son autonomie.