Les organisations humanitaires s'inquiètent du manque de réactivité de la communauté internationale pour venir en aide au Pakistan. Alors qu'elle manque de tout, la population est désormais menacée par des maladies mortelles liées à l'eau.
AFP - L'aide internationale au Pakistan commence à arriver après l'appel de l'ONU il y a une semaine, mais reste trop lente pour les humanitaires qui viennent à bout de leur réserves face à une catastrophe touchant près d'une personne sur dix, ont expliqué mardi les agences onusiennes.
"Après l'appel du secrétaire général de l'ONU (Ban Ki-moon) qui semble avoir été entendu, on bouge dans la bonne direction (...) les donateurs, la communauté internationale est en train de se mobiliser", a relevé lors d'un point de presse la porte-parole du Bureau de coordination des Affaires humanitaires de l'ONU, Elisabeth Byrs.
L'appel de 460 millions de dollars lancé le 11 août par les Nations Unies est désormais financé à 35%, a-t-elle précisé, soulignant qu'il ne l'était qu'à 20% lundi matin.
Toutefois, les 161 millions de dollars reçus par l'ONU qui a également comptabilisé 43 millions de promesses sont loin de faire le compte pour les humanitaires confrontés à la pire catastrophe naturelle ayant frappé le Pakistan, où une personne sur dix pourrait être affectée de près ou de loin.
"Ca avance, mais cela ne veut pas dire que c'est encore parfait...", a reconnu Mme Byrs
itsoulignant à titre d'exemple que le volet santé n'était financé qu'à 13%.
Alors que l'ONU travaille sur un chiffre de 15,4 millions de personnes touchées d'une manière ou d'une autre, dont six millions sont considérés comme plus vulnérables, les agences s'alarment de la lenteur des fonds.
Le Programme alimentaire mondial, qui prévoit de fournir des rations alimentaires d'un mois à 1 million de personnes d'ici la fin de journée et à deux millions d'ici la fin de la semaine, prévient que "les stocks de nourriture sont sous forte pression pour le mois de septembre".
Il estime ainsi que l'aide doit être fortement augmentée dans les plus brefs délais dans les provinces du Penjab, de Sind et du Balouchistan.
Le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (Unicef) s'inquiète également "du manque de fonds". Il pourrait se "traduire en un retard de la distribution de l'assistance" qui pourrait entraîner "un risque accru de décès dû à des maladies hydriques", a expliqué un porte-parole Marco Jimenez.
L'agence, qui a délivré ces derniers jours 1,3 million de litres d'eau quotidiennement, estime que 7 millions d'enfants sont touchés directement ou indirectement par de dramatiques inondations, mais que 3,4 millions sont exposés à un "risque accru de maladies hydriques" en raison du manque d'eau potable et des conditions de vie insalubres qui durent depuis des jours.
itLe Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) s'est joint au flot d'inquiétude.
"Nos fournitures baissent. Nous avons besoin de plus de ponts aériens et de montants massifs de fonds pour faire face à cette crise", a expliqué le porte-parole du HCR, Andrej Mahecic.
"Les capacités des agences et autorités restent dépassées par les besoins urgents. Globalement, nous estimons qu'il y a un risque que l'urgence de la situation ne soit toujours pas bien comprise par la communauté internationale", a-t-il insisté.