L'ONU a confirmé samedi qu'au moins un cas de choléra avait été enregistré dans les zones inondées du Pakistan, où l'on craint un début d'épidémie. Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon effectue dimanche une visite dans le pays.
AFP - La communauté internationale craignait samedi des épidémies meurtrières chez les 20 millions de victimes des inondations au Pakistan après l'apparition du choléra, alors que le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon était attendu sur place dimanche.
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© {{ scope.credits }}La météo était à l'accalmie, les autorités ne prévoyant aucune nouvelle vague d'inondation au cours des deux prochains jours. "Le niveau de l'eau baisse progressivement dans les principales rivières" du pays, a précisé à l'AFP le chef des services météorologiques pakistanais, Arif Mehmood.
Le gouvernement a de son côté annulé les festivités prévues samedi à l'occasion de l'anniversaire de l'indépendance du pays acquise en 1947.
"Les inondations ont affecté 20 millions de personnes, détruisant pour plusieurs milliards de dollars de récoltes et réserves de nourriture, ce qui représente une perte colossale pour notre économie", a déclaré dans la matinée le Premier ministre Yousuf Raza Gilani dans un discours à la nation.
Soulignant que ces inondations avaient bien plus dévasté son pays que le tsunami de 2004, M. Gilani a appelé la communauté internationale à donner davantage pour aider son pays à "combattre cette calamité", au lendemain de l'appel de fonds international de 460 millions de dollars lancé par l'ONU.
M. Gilani a également appelé "la nation entière" à "faire preuve de courage" pour faire face à "la pire catastrophe à laquelle nous ayons été confrontés", près de trois semaines après le début de ces gigantesques inondations.
itLes agences humanitaires de l'ONU redoutent désormais qu'une "seconde vague" de décès due aux maladies ne vienne alourdir le bilan de la catastrophe qui a fait environ 1.600 morts selon l'ONU, Islamabad ayant confirmé 1.384 décès.
Un premier cas de choléra a déjà été enregistré dans le nord-ouest, et au moins 36.000 personnes souffrent de diarrhées aiguës, a indiqué samedi l'ONU, en annonçant des mesures supplémentaires pour soigner ces dernières.
"Il y a au moins un cas confirmé de choléra à Mingora", la principale ville du district de Swat, a déclaré à l'AFP Maurizio Giuliano, porte-parole du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha).
Les agences humanitaires de l'ONU ont appelé vendredi les pays donateurs à verser le plus rapidement possible la totalité de l'aide humanitaire promise pour les sinistrés, celle fournie jusqu'ici s'avérant très insuffisante.
"Il y a des millions de personnes qui ont besoin de nourriture, d'eau potable et de soins médicaux", a expliqué le chef des opérations pour l'Asie du sud du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Jacques de Maio.
Quant à l'appel de fonds international lancé vendredi par l'ONU, il est "actuellement financé à 20%", selon l'Ocha , qui a insisté sur la nécessité d'accélérer l'aide pour les deux millions de sans-abri et six millions de personnes les plus vulnérables.
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon arrivera dimanche à Islamabad, a indiqué à l'AFP un porte-parole de l'ONU, Ishrat Rizvi, et non samedi comme annoncé dans un premier temps par le gouvernement pakistanais.
"Le secrétaire général arrivera demain pour voir de lui-même les zones affectées et exprimer le soutien de l'ONU et de la communauté internationale au gouvernement et au peuple pakistanais", a ajouté M. Rizvi.
Le président pakistanais Asif Ali Zardari s'est lui rendu au chevet des sinistrés samedi à Nowshera (nord-ouest), sa deuxième visite dans les régions inondées après celle de jeudi dans le sud.
M. Zardari, veuf de l'ancienne dirigeante assassinée Benazir Bhutto, avait été sévèrement critiqué la semaine dernière dans son pays pour n'avoir pas interrompu une tournée qu'il effectuait en Europe alors que la situation s'aggravait dans les zones inondées.