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L'opposition togolaise menacée d'implosion

Deux factions s’affrontent au sein de l’Union des forces de changement. Les partisans de Jean-Pierre Fabre (photo) n'acceptent pas l'accord conclu entre le leader historique de l'UFC, Gilchrist Olympio, et le pouvoir.

AFP - Deux factions s’affrontent au sein de l’Union des forces de changement (UFP), principale force d’opposition togolaise. L’ancien candidat à la présidentielle de mars, Jean-Pierre Fabre, voudrait en écarter son leader historique, Gilchrist Olympio, coupable d’avoir accepté un accord de gouvernement avec le président Faure Gnassingbé.

L’opposant historique Gilchrist Olympio a été destitué mercredi de la présidence de l’Union des forces de changement (UFC, principal parti d’opposition) lors d’un congrès "extraordinaire" tenu en secret à Lomé par l’une des deux factions de cette formation politique, selon cette dernière.

Jean-Pierre Fabre -candidat malheureux de l’UFC à la présidentielle de mars- qui occupait le poste de secrétaire général de l’UFC en devient le nouveau président, selon un communiqué rendu public mardi soir par les organisateurs.

La police togolaise a fait usage mardi matin de gaz lacrymogènes, et aurait fait des blessés, pour empêcher ce congrès convoqué par le camp Fabre. Le gouvernement ne reconnaît pas cette faction.

Les congressistes se sont ensuite retrouvés dans un lieu secret.

"Les militants du partis se sont retrouvés à divers endroits en commissions pour étudier les statuts. Ils se sont ensuite réunis en plénière", a déclaré sur une radio privé Eric Dupuy, proche de M. Fabre et secrétaire à la communication de l’UFC.

Des partisans de M. Olympio interrogés par l’AFP se sont refusés à tout commentaire.

L’UFC est profondément divisée par l'entrée au gouvernement le 28 mai de certains membres suite à un accord qualifié d'historique entre M. Olympio et le parti au pouvoir, le Rassemblement du Peuple togolais (RPT).

M. Olympio s'est opposé pendant des décennies au général Gnassingbé Eyadéma, qui dirigea le pays d'une main de fer de 1967 à sa mort en 2005, puis à son fils, l'actuel président Faure Gnassingbé.

Gilchrist Olympio est le fils de Sylvanus Olympio, premier président du Togo indépendant, assassiné en 1963 lors d'un coup d'Etat auquel avait pris part le général Eyadéma.

L'accord n'a pas été accepté par les partisans de M. Fabre, ce dernier affirmant qu'il n'avait pas été consulté.