
Les nouvelles averses qui se sont abattues sur la province chinoise du Gansu (Nord-Ouest) sont venues entraver le travail des secouristes s'employant à extraire les corps des victimes des glissements de terrain.
AFP - De nouvelles pluies jeudi sont venues encore compliquer les opérations de secours dans la province chinoise du Gansu ravagée par des glissements de terrain qui ont fait plus de 1.700 morts ou disparus.
Les gigantesques coulées de boue du week-end dernier ont fait 1.117 morts, selon le dernier bilan du Département des affaires civiles de cette province du nord-ouest de la Chine, révisant ainsi nettement à la hausse le précédent bilan de 702 morts.
Jeudi, 627 personnes étaient toujours portées disparues à Zhouqu. Trois autres ont disparu durant la nuit quand six maisons ont été emportées à la suite de nouvelles précipitations.
Dans la même province, dans la ville de Tianshui, cinq autres personnes sont portées disparues après un nouveau glissement de terrain intervenu jeudi.
Dans cette région isolée où un tiers de la population est tibétaine, des milliers de soldats et membres des secours déblayaient jeudi les routes de la boue charriée par les nouvelles pluies.
Il a fallu ainsi 6 heures pour libérer la route reliant Zhouqu à Lanzhou, la capitale provinciale, empruntée pour transporter l'aide aux sinistrés, a indiqué Chine Nouvelle.
"La pluie a eu un impact sur le travail des secours. Cela retarde la distribution d'eau potable. Nous sommes inquiets", a indiqué à l'AFP Han Huiping, pompier de 25 ans.
Durant la nuit, la pluie est tombée de nouveau durant plus de quatre heures, transformant la rue principale de Zhouqu en une rivière et inondant les tentes de l'armée plantées à proximité.
Le ciel est lui toujours menaçant, les sommets alentours étant couverts de lourds nuages. Le mauvais temps doit durer au moins jusqu'à vendredi.
Le niveau de la rivière Bailong, qui court à travers la ville, est monté depuis mercredi, a constaté une journaliste de l'AFP.
Sous des averses éparses, l'armée continuait jeudi de dégager les monceaux de roches et de décombres qui retiennent l'eau et ont créé une barrière naturelle, qui, si elle venait à céder, pourrait provoquer de nouveaux dégâts.
Mais selon des responsables, le risque a été fortement réduit. "Le risque de voir cette barrière lâcher et le lac tout inonder a été quasiment éliminé", a assuré durant une conférence de presse à Pékin, le vice-ministre des Ressources hydrauliques, Jiao Yong.
Les autorités ont cependant évacué les zones proches, a rapporté l'agence Chine Nouvelle.
Les coulées de boue ont recouvert une zone de cinq kilomètres de long et 300 mètres de large, les eaux boueuses ayant atteint par endroit le 3e étage des bâtiments.
Dans des conditions d'hygiène déplorables et alors que de nombreux corps n'ont pas été réclamés, et avec des températures très élevées, on craint désormais l'apparition de maladies. Des soldats revêtus de combinaisons s'emploient à pulvériser du désinfectant.
Des tonnes d'ail et de poivre du Sichuan, censés prévenir certaines affections, ont été expédiées vers Zhouqu, a indiqué le bureau sanitaire local cité par Chine Nouvelle.
Les médecins encouragent de leur côté les familles ayant perdu des proches à procéder à la crémation des corps, mais la tradition veut dans cette région qu'on enterre les morts.
"Nous ne pouvons pas le ramener à la maison, son corps est en décomposition. Nous allons donc l'enterrer quelque part dans la montagne", témoigne San Fenlong, après avoir identifié le cadavre de son neveu de 15 ans dans une morgue improvisée.
Près de 800 personnels médicaux et spécialistes de la prévention des épidémies ont été envoyés sur place. En ville, les haut-parleurs diffusent des messages expliquant comment se protéger des maladies.
Des pluies torrentielles ont fait depuis le début de l'année en Chine plus de 2.100 morts ou disparus, sans compter le bilan des glissements de terrain du Gansu, et provoqué l'évacuation de 12 millions de personnes.