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Cinq Bleus entendus devant une commission de discipline

La Fédération française de football a pris les premières dispositions à l'encontre des joueurs impliqués dans la grève de l'équipe de France. Sont concernés: Patrice Evra, Franck Ribéry, Eric Abidal, Jérémy Toulalan et... Nicolas Anelka.

AFP - Ni responsabilité collective, ni enterrement: le Conseil fédéral a pris une décision de compromis vendredi sur la grève de l'entraînement des Bleus au Mondial-2010 en renvoyant cinq joueurs devant une commission de discipline, allant ainsi dans le sens souhaité par Laurent Blanc.

Les cinq joueurs sont: Evra (en tant que capitaine), Ribéry (vice-capitaine), Anelka (insultes à l'encontre de l'ancien sélectionneur Raymond Domenech à la mi-temps de France-Mexique), Abidal (refus de jouer le dernier match au Mondial) et Toulalan (implication dans la rédaction du communiqué des joueurs annonçant la grève).

La commission d'information penchait pour une "responsabilité collective", manquant de "preuves pour étayer une déclaration formelle sur le nom des responsables", a indiqué l'un de ses trois membres, Jacques Riolacci. Qui a précisé: "D'après nos convictions, ces (cinq) garçons avaient joué un rôle un peu plus important sur le boycott de l'entraînement".

Ce n'est pourtant pas la raison invoquée pour Abidal, et il semblerait qu'en l'absence d'éléments tangibles, un noyau de meneurs se soit dégagé d'après des informations détenues par des membres du Conseil eux-même.

Concernant Evra et Ribéry, Lilian Thuram leur a reproché de ne pas avoir partagé les informations dont ils disposaient dans l'affaire Anelka: "Si tous les joueurs avaient su qu'il y avait eu deux réunions avec Ribéry, Evra et le président de la Fédération (Jean-Pierre Escalettes) pour demander à Nicolas Anelka de s'excuser, et que lui avait refusé, parce que son avocat et son club n'y tenaient pas, ça aurait tout changé", a dit le membre du Conseil fédéral.

Examen le 17 août

La commission de discipline de la FFF sera chargée d'examiner le 17 août les cas de ces cinq joueurs, les autres en restant à la sanction financière (non versement de la prime d'environ trois millions d'euros) et à la suspension collective pour le match amical en Norvège mercredi.

Blanc, dont la position a fait l'objet de débats au Conseil fédéral, peut souffler. "Je suis devenu sélectionneur pour atteindre un objectif et j'espère que j'aurai toutes les forces à ma disposition", avait-il prévenu jeudi lors de la présentation de sa première liste. "Il ne faut donc pas que l'on se pénalise pour l'objectif qui est l'Euro-2012".

"Renvoyer 23 personnes devant une commission dite de discipline, ça paraît difficilement gérable, a d'ailleurs relevé Laurent Davenas, membre de la commission d'information et avocat général près la Cour de Cassation. C'est une décision qui trouve un équilibre entre l'intérêt disciplinaire, ne pas laisser passer un geste inqualifiable, et ménager l'intérêt de l'équipe de France".

De ce point de vue, Blanc peut être rasséréné: il pourra compter sur 17 des Mondialistes (Henry ayant pris sa retraite internationale). Et sur les cinq déférés devant la commission de discipline, Anelka s'est éloigné de lui-même des Bleus après ses insultes et Abidal ne semble plus entrer dans les plans de Blanc, qui a décrit la charnière centrale comme "un secteur où il faut tout rebâtir".

Seuls Ribéry et Toulalan semblent sportivement incontournables. Mais quid d'Evra ? L'arrière gauche, qui n'a jamais été aussi performant en équipe de France qu'à Manchester United, gardera-t-il sa place alors que Cissokho et Trémoulinas piaffent, ou paiera-t-il son leadership dans les événements de Knysna ?