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Deuxième banque française par la capitalisation boursière, la Société générale a su profiter de la reprise économique : au deuxième trimestre, le groupe a enregistré un bénéfice net supérieur aux attentes des analystes.
REUTERS - La Société générale a publié mercredi un bénéfice net supérieur aux attentes au deuxième trimestre, grâce au recul de ses provisions et à une hausse plus
forte qu'attendu de ses revenus.
La deuxième banque française par la capitalisation boursière, après BNP Paribas, confirme dans un communiqué ses objectifs mais se montre prudente sur la vigueur de la reprise économique.
Le résultat net de la SocGen est multiplié par 3,5 à 1.084 millions d'euros pour le trimestre clos fin juin, là où le consensus réalisé par la rédaction de Reuters tablait sur un
résultat de 732 millions.
"Ce sont de très bons résultats. La différence avec BNP, c'est que le niveau des revenus est bon comme celui des provisions", souligne un analyste financier basé à Londres, qui
n'a pas souhaité être nommé.
"Le rebond des résultats de la SG se confirme", commente un autre analyste londonien, faisant aussi remarquer que les pertes sur les actifs toxiques sont moins élevées que prévu.
Les provisions pour risque de perte sur le crédit de la SocGen ont reculé de 6% sur la période, tandis que ses revenus ont crû de près de 17%.
BNP Paribas et la banque britannique HSBC ont fait état lundi de provisions proches de leur niveau d'avant la crise.
"La reprise économique qui a débuté fin 2009 se confirme, mais elle demeure fragile", souligne Frédéric Oudéa, le PDG de la Société générale, cité dans le communiqué.
"En Europe en particulier, les perspectives de croissance restent modérées", ajoute-t-il.
Moins de perte sur les actifs toxiques
Au deuxième trimestre, les actifs toxiques de la Société générale ont eu pour la première fois depuis le début de la crise une contribution positive aux revenus de la banque de
financement et d'investissement.
La banque estime désormais que sur une base annuelle, l'impact global de ces actifs toxiques devrait ressortir dans le bas de la fourchette envisagée comprise entre -700 millions et -1 milliard d'euros.
Auteur de deux "profit warnings" sur ses comptes de 2009, la SocGen s'efforce depuis le début de l'année de convaincre le marché de sa capacité à tourner la page de la crise financière et économique et celle de l'affaire Kerviel.
La nouvelle équipe dirigeante emmenée depuis mai 2009 par Frédéric Oudéa a promis mi-juin de doubler les bénéfices de la Société générale en deux ans et vise un résultat net de six milliards d'euros en 2012, contre un objectif de trois milliards
cette année.
La banque envisage aussi des acquisitions mais a assuré qu'elle ne les financerait pas par des augmentations de capital.
Outre le nouveau plan stratégique, les résultats des tests de résistance menés sur 91 banques européennes et l'annonce par le Comité de Bâle d'un assouplissement au projet de nouvelle régulation bancaire a apporté une bouffée d'oxygène à l'action SocGen, longtemps boudée par les investisseurs.
Sur les quatre dernières semaines, le titre, dopé par les bonnes nouvelles dans le secteur bancaire européen, a bondi de 40%. Depuis le début de l'année, il abandonne toutefois encore près de 8% et continue de sous-performer son indice de référence Stoxx 600 des banques européennes.