À peine une semaine après que le Premier ministre britannique David Cameron eut accusé Islamabad d'"exporter le terrorisme", le chef de l'État pakistanais, Asif Ali Zardari, entame une visite de cinq jours au Royaume-Uni.
AFP - Le président pakistanais, Asif Ali Zardari, est arrivé en Grande-Bretagne mardi soir pour une visite assombrie par des tensions entre Londres et Islamabad, et alors que le Pakistan est frappé par des inondations sans précédent.
Une porte-parole a confirmé l'arrivée du président pakistanais, tandis que des images des chaînes de télévision britanniques l'ont montré en train de descendre en souriant d'un avion.
Après une visite de deux jours en France, le président pakistanais doit rester cinq jours en Grande-Bretagne avec notamment une rencontre prévue vendredi avec le Premier ministre David Cameron, vivement critiqué au Pakistan pour avoir accusé Islamabad d'exporter le terrorisme.
En visite la semaine dernière en Inde, pays voisin et rival du Pakistan, M. Cameron avait déclaré: "nous ne pouvons tolérer en aucun cas l'idée que ce pays (le Pakistan) soit autorisé à regarder des deux côtés et puisse, de quelque manière que ce soit, promouvoir l'exportation de la terreur en Inde ou en Afghanistan ou n'importe où ailleurs dans le monde".
"Je lui dirai en face que la guerre contre le terrorisme devrait nous réunir et non nous opposer. Je lui expliquerai (...) que c’est mon pays qui paye le prix le plus élevé de cette guerre en vies humaines", a répondu M. Zardari dans une interview au journal français Le Monde publiée mardi.
David Cameron a déclaré quelques heures avant l'arrivée à Londres de M. Zardari "ne pas regretter" d'avoir accusé le Pakistan d'exporter le terrorisme, sur les ondes d'une radio de la BBC.
Le Premier ministre a précisé avoir donné "une réponse très claire et franche" à une question qui lui avait été posée en Inde.
La visite d'une semaine en Europe du président pakistanais a été critiquée au Pakistan à cause des tensions générées par les propos de M. Cameron, tandis que d'autres jugent que M. Zardari devrait se concentrer sur les conséquences des inondations qui ont fait au moins 1.500 morts et touchent environ 3,5 millions de personnes.
Deux parlementaires britanniques d'origine pakistanaise ont ainsi refusé l'invitation de M. Zardari à un déjeuner jeudi estimant que le chef de l'Etat devrait rentrer au Pakistan.