Cinq roquettes sont tombées sur le port israélien d'Eilat. Une autre a atteint la ville d'Aqaba, en Jordanie, au bord de la mer Rouge. Au moins un Jordanien est mort. Selon les policiers israéliens, les tirs proviennent du Sinaï égyptien.
AFP - La station balnéaire israélienne d'Eilat a essuyé lundi des tirs de roquettes qui n'ont pas fait de victime côté israélien mais ont tué une personne à Aqaba, le port jordanien voisin, où une roquette de type Grad est tombée en pleine ville, blessant cinq autres personnes.
itCes attaques, qui interviennent trois jours après un tir lancé de la bande de Gaza contre Ashkelon, dans le sud d'Israël, semblent provenir de la péninsule égyptienne du Sinaï, selon des indications de la police israélienne.
Visiblement désireux de ne pas embarrasser l'Egypte, avec laquelle Israël coopère dans le contrôle de la frontière, les dirigeants israéliens se sont abstenus d'en faire mention.
"Deux roquettes sont tombées dans la mer", deux autres "apparemment sont tombées en territoire jordanien" et les débris d'une cinquième roquette sont recherchés dans le nord de la ville d'Eilat, a indiqué un responsable de la police israélienne, le commandant Moshe Cohen.
Il a estimé que les tirs à 07H45, "venaient du sud" en allusion à la péninsule égyptienne du Sinaï, à une dizaine de km au sud.
Un responsable de la sécurité égyptienne dans la région du Sinaï a assuré que "les roquettes ne venaient pas du Sinaï".
"Tout tir de ce genre depuis le Sinaï impliquerait une logistique et des équipements qui ne sont pas envisageables compte tenu de l'importance du dispositif de sécurité dans cette péninsule", en particulier le long de la frontière avec Israël, a-t-il déclaré.
En Jordanie, une roquette de type Grad a atteint, au même moment, la ville portuaire d'Aqaba, située à moins d'un dizaine de kilomètres d'Eilat.
Un chauffeur de taxi de 51 ans a été tué dans l'explosion et cinq autres Jordaniens ont été blessés, a indiqué un responsable des services de sécurité jordaniens, sous couvert de l'anonymat.
Compte tenu de l'imprécision des roquettes Grad, de 20 km de portée, et de la proximité des deux villes, un tir contre Eilat peut atteindre par erreur Aqaba.
"L'enquête a prouvé que la roquette Grad a été tirée du sud-ouest d'Aqaba, hors du territoire jordanien", a déclaré à l'AFP ce responsable.
Le maire d'Eilat, Méir Yitzak Halevy, a mis en cause à la radio publique des "fondamentalistes musulmans qui agissent" dans le Sinaï égyptien. Il a tenu à rassurer les touristes nombreux dans la ville soulignant que "le calme régnait et qu'aucune mesure d'urgence n'avait été prise".
Le 22 avril, deux roquettes étaient tombées sans faire de blessé près de la ville d'Eilat. L'une a explosé en mer où des débris ont été retrouvés, l'autre dans le port d'Aqaba endommageant un entrepôt.
Ces attaques n'avaient pas été revendiquées. Des sources sécuritaires israéliennes les avaient attribuées à des réseaux jihadistes, actifs, selon elles dans le Sinaï, liées à des groupes de contrebandiers et en conflit avec les autorités égyptiennes.
Les villes d'Aqaba et d'Eilat sont nichées au fond du golfe d'Aqaba, un étroit bras de mer d'une largeur de quelques kilomètres, limité d'un côté par le Sinaï égyptien et plus loin au sud, sur l'autre rive, par l'Arabie saoudite.
Après le tir d'une roquette Grad sur Ashkelon vendredi, l'aviation de l'armée israélienne avait tiré des missiles contre des objectifs à Gaza tuant un chef de la branche armée du Hamas et faisant huit blessés.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a tenu le Hamas au pouvoir à Gaza pour "responsable direct" des attaques lancées contre Israël à partir de ce territoire et promis de prendre toutes les mesures nécessaires pour défendre son pays.
Le tir contre Ashkelon n'a pas été attribué directement au Hamas par des sources sécuritaires israéliennes qui estimaient toutefois que le mouvement islamiste n'avait pas empêché ce tir.
Ces sources, citées par les médias, ont lié ce tir aux efforts du Hamas de contrer toute reprise des négociations directes entre Israël et l'Autorité palestinienne, soumise à de fortes pressions de Washington pour reprendre le dialogue.