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Journée noire pour les bourses américaine et européennes, où une succession de mauvaises nouvelles, dont celle annonçant une récession dans la zone euro en 2009, a fini par entamer la confiance des investisseurs.

AFP - La Bourse de New York a terminé en forte baisse mercredi, minée par la chute de la banque Citigroup et des valeurs financières, dans un marché accablé par une succession de mauvaises nouvelles: le Dow Jones a perdu 2,94% et le Nasdaq 3,67%.

Le Dow Jones Industrial Average (DJIA) a lâché 248,42 points, à 8.200,14 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, a cédé 56,82 points, à 1.489,64 points, selon des chiffres définitifs de clôture.

L'indice élargi Standard & Poor's 500 a reculé de 3,35% (29,17 points), à 842,62 points.

"C'est le retour du facteur peur", a constaté Peter Cardillo, d'Avalon Partners.

Wall Street s'est enfoncée dès le début de la séance, plombée par l'accumulation de mauvaises nouvelles, notamment de la part de grandes banques européennes.

Le sixième recul consécutif des ventes de détail aux Etats-Unis en décembre, un mois pourtant crucial avec les fêtes de fin d'année, a confirmé que les consommateurs regardaient désormais à deux fois avant de dépenser.

Dans son "livre beige", la Réserve fédérale a de son côté souligné que l'économie américaine avait continué de faiblir presque partout en décembre.

"L'excitation du début de l'année, causée par une politique monétaire agressive et la probabilité d'une politique budgétaire agressive, est entrée en collision avec la réalité", a constaté Art Hogan, de Jefferies.

Le groupe bancaire Citigroup, qui est l'une des valeurs entrant dans la composition de l'indice Dow Jones, a dégringolé de 23,22%, à 4,53 dollars, après l'annonce de la publication anticipée de ses résultats annuels vendredi. Le marché a aussi mal accueilli la fusion de ses activités de distribution de produits financiers avec celles de son concurrent Morgan Stanley (-8,85%).

En Europe, Deutsche Bank a jeté un froid en annonçant une perte nette de près de 4 milliards d'euros en 2008, et la britannique HSBC a fait l'objet d'une note très pessimiste des analystes de Morgan Stanley qui estiment que la banque pourrait devoir lever 20 à 30 milliards de dollars.

Les valeurs bancaires se sont retrouvées sous pression. Bank of America (-4,23%), JPMorgan Chase (-1,67%) et Goldman Sachs (-2,86%) ont reculé.

La nervosité du marché est remontée d'un cran, et il pourrait tester de nouveau les plus bas observés à l'automne (7.773 points le 10 octobre en séance, 7.552 points en clôture le 20 novembre) si la tendance devait se poursuivre d'ici la fin de la semaine, a estimé M. Cardillo.

Les valeurs de l'énergie et de l'industrie ont aussi souffert des craintes du marché: les groupes pétroliers ExxonMobil et Chevron ont cédé 3,62% et 2,97%, le constructeur d'engins de chantier Caterpillar 4,95% et le conglomérat General Electric 5,56%.

L'équipementier canadien de télécommunications Nortel Networks a déposé son bilan, ce qui a entraîné la suspension du titre.

Le groupe internet Yahoo! a fini à contre-courant, gagnant 2,73% à 12,42 dollars, après la nomination avec effet immédiat d'un nouveau patron d'expérience pour piloter son difficile redressement, Carol Bartz.

Le marché obligataire a profité de la défiance des investisseurs. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a chuté à 2,213%, contre 2,297% mardi soir, et celui à 30 ans à 2,895% contre 3,017% la veille.