Le Français a conservé son titre continental du 50 km marche en remportant l'épreuve en 3h 40 min 37 sec. aux championnats d'Europe de Barcelone. Il offre, au passage, une 3e médaille d'or à la France dans cette compétition.
REUTERS - Auteur d'un impressionnant effort en solitaire, Yohann Diniz a conservé vendredi son titre de champion d'Europe du 50 km marche, après deux échecs douloureux aux Jeux olympiques et aux Mondiaux.
Contraint à l'abandon aux JO de Pékin en 2008, 12e l'année dernière à Berlin après une défaillance au 30e km, le Français a pris les commandes de la course dans les rues de Barcelone dès le départ, une stratégie osée selon les experts de la discipline, et ne s'est jamais retourné.
"C'était la stratégie, c'était s'occuper de personne, que de moi car ça faisait deux années que je ne m'occupais que des autres et je ne faisais pas des bonnes courses", a dit Yohann Diniz, le visage marqué par l'effort, au micro de France Télévisions.
À 32 ans, Yohann Diniz a décroché la sepième médaille française aux championnats d'Europe de Barcelone et la troisième en or après Christophe Lemaître sur 100 m et le décathlonien Romain Barras.
Malgré une chute à un peu moins de dix kilomètres de l'arrivée, Diniz a bouclé son parcours en trois heures, 40 minutes et 37 secondes, à deux minutes de son record de France.
Il a devancé le Polonais Grzegorz Sudol, médaillé d'argent à une minute et 47 secondes. Le Russe Sergey Bakulin, à 2'49", s'est emparé du bronze.
Objectif Londres
Yohann Diniz, champion d'Europe il y a quatre ans à Göteborg sous une pluie battante et médaillé d'argent aux Mondiaux d'Osaka en 2007, ne s'était pas aligné sur 50 km cette année.
"Il y avait des signes annonciateurs comme avant Göteborg. J'ai une petite fille qui a quatre mois, Louise. Comme Antoine, il y a quatre ans, qui avait quatre mois, je lui offre la même chose qu'à son frère. C'est très beau", a ajouté le facteur champenois.
Le septième médaillé tricolore des championnats d'Europe a souhaité adresser un hommage appuyé aux athlètes français "de la nouvelle génération", dont les résultats sont prometteurs.
"Franchement, on fait des beaux Europe et c'est un beau renouveau pour l'athlé. Je remercie (...) toute cette génération qui nous a botté le cul et qui nous fait du bien", a dit Diniz.
"Ça manquait de leaders au sein de l'équipe de France. Forcément, la pression elle est diffuse. Elle est sur une dizaine d'athlètes, alors qu'avant elle était sur deux, trois athlètes. Donc forcément, ca fait du bien aussi. Merci à eux."
Quelques minutes après son titre, il se projetait déjà sur son prochain objectif, les Jeux olympiques en 2012.
"Maintenant, il faut aller chercher la médaille à Londres, il ne faut pas déconcentrer et il faut repartir", a-t-il conclu.