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Les femmes de Kandahar

Kandahar, la capitale du sud afghan, est l'une des provinces les plus touchées par le conflit qui oppose les Talibans aux forces armées afghanes et étrangères. Prises en étau, les femmes tentent de survivre. (Reportage : Claire Billet)

Souvent veuves avec plusieurs enfants à charge, les femmes de Kandahar essaient de trouver les moyens pour nourrir leur famille. La plupart d'entre elles sont analphabètes et sans éducation. Rien d’étonnant dans un pays où 80% des femmes ne sont jamais allées à l’école. Elles prennent néanmoins leurs problèmes en main pour pallier le manque d'action du gouvernement. Elles sont aidées par des ONG qui s'occupent de leur procurer une formation professionnelle.

Mais cet ancien bastion des talibans est réputé pour le conservatisme de ses habitants, notamment sur la question du port du voile et sur la séparation stricte des sexes. Aucune femme ne peut travailler là où il y a des hommes.

Seuls quelques endroits qui leur sont exclusivement réservés peuvent accueillir ces femmes en quête d’instruction. Ainsi la Fondation de charité de la police offre une formation de tisseuse à près de 200 femmes de la ville. Dans un autre centre ouvert sous le régime des talibans, les femmes travaillent dans la broderie. Celles qui ont l’autorisation de leur famille viennent travailler tous les jours, sauf le vendredi, jour de repos et de la grande prière. Les autres travaillent depuis leur domicile et gagnent l’équivalent de 60 euros par mois, ce qui équivaut au salaire moyen afghan.

A Kandahar, ce n’est pas la chute du régime des talibans ni l’arrivée d’un nouveau gouvernement qui a changé la vie de ces mères. C’est la pauvreté qui les pousse à sortir du cocon familial et à travailler. Une volonté d’émancipation, en douceur, en respectant les codes de la société.
 

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