Un bateau a fait naufrage, mercredi, dans la province de Bandundu, dans l'ouest de la République démocratique du Congo. Au moins 140 personnes ont trouvé la mort, selon un premier bilan.
AFP - Au moins 140 personnes ont péri noyées lors du naufrage d'une embarcation transportant des passagers et des marchandises sur une rivière dans l'ouest de la RD Congo, où les accidents de ce type sont fréquents en raison notamment de la surcharge des bateaux.
"Je confirme l'accident. Nous sommes justement en réunion de crise", a affirmé à l'AFP sous couvert d'anonymat un responsable du gouvernorat de la province du Bandundu, évoquant un "bilan de 140 morts".
Le ministre congolais de la Communication et porte-parole du gouvernement Lambert Mende a évoqué de son côté "80 morts et 76 rescapés", se référant "au manifeste" de bord.
"Comme il y a certainement eu des passagers clandestins, d'autres personnes ont dû tomber à l'eau. Mais les recherches se poursuivent" en vue de retrouver d'éventuels survivants, a affirmé M. Mende, soulignant que le bateau transportait officiellement "180 passagers".
Il a cependant indiqué que l'embarcation devait avoir à son bord plus de personnes que prévu sur le manifeste "puisqu'il y a trop de gens qui ont eu l'habitude de voyager clandestinement".
Selon une source locale contactée par l'AFP, seulement deux enfants ont survécu au drame.
Le naufrage s'est produit mercredi sur la rivière Kasaï, un affluent du fleuve Congo, qui traverse sept des onze provinces de la RDC, du Bas-Congo (sud-ouest) au Katanga (sud-est) en passant par la province Orientale (nord-est), selon le responsable du gouvernorat.
L'embarcation, une baleinière qui transportait des passagers, dont le nombre n'a pas été précisé, et des marchandises, était partie de la localité de Mushie, située à une trentaine de kilomètre de Bandundu, chef-lieu de la province du même nom, en direction de Kinshasa.
Ni la Mission de l'ONU pour la stabilisation de la RDC (Monusco) ni le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) n'étaient en mesure de fournir des précisions sur ce naufrage.
D'après le porte-parole du gouvernement congolais, l'accident s'est produit dans la localité de Mangutuka, à la limite du Bandundu, lorsque la baleinière a "percuté des bancs de sable".
Il a mis en cause "la négligence" du commandant de bord qui aurait accepté "la surcharge" de passagers et de marchandises.
Fin novembre 2009, 73 personnes avaient été tuées lors du naufrage de deux barges attachées l'une à l'autre sur le lac Mai-Ndombe, dans cette même province de 296.000 km2, arrosé par plusieurs cours d'eau.
Le transport fluvial est l'un des plus usités en RDC, qui dispose de nombreux lacs et rivières.
Avec ses 4.700 km, le fleuve Congo est le plus important cours d'eau de ce pays, où les naufrages sont fréquents, le plus souvent à cause de la surcharge des embarcations.
Les causes des accidents proviennent aussi du mauvais balisage des voies navigables, de l'absence de signalisation des bateaux et de l'inexpérience des pilotes. La plupart des embarcations ne remplissent aucune condition de sécurité (gilets, bouées de sauvetages, signalisations lumineuses, etc.).